Projet de PADDUC : Moteurs propres au fuel lourd : le vote complice ? Errare humanum est, perseverare diabolicum.

Projet de PADDUC : Moteurs propres au fuel lourd : le vote complice ? Errare humanum est, perseverare diabolicum.

Dans le projet de Plan d’Aménagement Développement Durable de la Corse, le rédacteur fait apparaître son point de vue dès le diagnostic, et distribue de façon très ostensible les bons et les mauvais points, puis sans vergogne, parle souvent au nom de la Corse, et affirme que le tout tourisme est tout ce que nous souhaitons!
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.En caricarturant à peine, il nous faudrait selon lui, entre autre, adapter la loi littoral, la loi montagne, et  formater la *dangereuse jeunesse Corse aux seuls métiers de l’hôtellerie, etc.… On reconnaît un des rédacteur aux critères !
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*2.2.5 …. La tentation peut-être grande alors de voir se renforcer dans ce contexte une image de la jeunesse comme constituant un danger……la CTC doit « penser ses jeunes »
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Tant pis si l’analyse est passée un peu vite sur la montée de la précarité dans l’ile, et sur les effets d’une spéculation qui ne manquera pas, de rendre la terre Corse inaccessible pour sa population. Quand l’exclusion nous aura confisqué la terre, il nous restera peut-être l’identitaire, C’est stimulant pour le tourisme :  2.1.2.B La valorisation de l’identité : un des moteurs de la croissance.
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Les références à la sémantique sarkozienne ne manquent pas : rupture, ouverture, démarche gagnant-gagnant. Voilà donc la énième collection de clichés et de postulats alternativement flagellateurs et flagorneurs, un vrai catalogue à la Prévert pour future région bananière.
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Les élus Corses pourront-ils sérieusement voter un plan qui ne mise sérieusement que sur le tourisme ?
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Mais revenons à nos chimériques centrales thermiques à moteurs propres au fuel lourd, puisque ce déjà dépassé projet de PADDUC, cyanosé par une gestation de 5 ans, en traite.
 
 

 
Quelques phrases directement inspirées du rapport LETEURTROIS, en notant : 
Le parc de production Corse est début 2007, quasi- identique à celui de 1996 ce qui est difficilement acceptable à la fois du point de vue de la satisfaction des besoins qu’au niveau de la protection de l’environnement (depuis le 1er janvier 2007 les moteurs de la centrale du Vazzio ont été dépollués).
Dépollués ? Alors pourquoi les résultats de l’étude de dispersion sont toujours en attente de validation par la DRIRE ?
 
La qualité de l’air : chapitre 1.4 B page 27 : La qualité de l’air, globalement bonne…….est affectée par les rejets polluants des deux centrales thermiques …….les valeurs limites d’émissions applicables ne sont pas encore respectées……… la mise en place de ….. Qualit’air….. permet de compléter un dispositif existant et de le rendre conforme aux obligations réglementaires en la matière.  C’est bon ou c’est pas bon ?
 
  
Les sites d’implantations : II 1.B     les espaces agricoles à potentialité agronomique dominante…………cette vocation dominante ne fait cependant pas obstacle à l’implantation des équipements d’intérêt général…réseaux d’énergie notamment….. Tiens il parle surement du terrain des buddicie à Bastelicaccia, le meilleur compromis du préfet, dont la capacité à disperser les polluants, compte tenu du vent dominant d’ouest reste à démontrer.
 
A noter que pour apprécier la direction du vent dominant, et sans besoin d’être météorologue, ni scientifique, mais simplement observateur comme l’étaient nos anciens, une promenade sur la route de l’aéroport de Campo del’Oro suffit. L’importante inclinaison des superbes pins qui bordent la chaussée ne laisse aucun doute sur la direction et le sens du vent.
  
 L’aveu : 2 En 2005……EDF n’a pu satisfaire les consommations de pointe hivernale…..
 
 
Dans le 2.3, préalable, le rédacteur rappelle l’article L4424-39 du Code Général des Collectivités Territoriales :
 
L4424-39
 
Dans le respect des dispositions du plan de la nation, la Collectivité Territoriale de Corse:
 
1° Elabore et met en œuvre le programme de prospection, d’exploitation et de valorisation des ressources énergétiques locales de la Corse, qui porte sur la géothermie, l’énergie solaire, l’énergie éolienne et de la mer, l’énergie tirée de la biomasse, l’énergie tirée de la valorisation et de la récupération des déchets, des réseaux de chaleur, l’énergie hydraulique des ouvrages dont la puissance est inférieure à 8000 kilowatts et qui comporte également des mesures destinées à favoriser les économies d’énergie ;
 
2° Participe à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un plan tendant à couvrir les besoins et à diversifier les ressources énergétiques de l’île en concertation avec les établissements publics nationaux.
  
 
Puis notre rédacteur enfonce le clou : ….. La Collectivité Territoriale de Corse ne détient aucun pouvoir réel pour imposer la réalisation de tel ou tel équipement de production énergétique à la puissance installée supérieure à 8 MW, en revanche les conditions de la localisation et les conditions d’implantation de tels équipements pourront être prévus par le PADDUC.
 
Ainsi sans que l’on puisse pouvoir parler de pouvoir décisionnel, par le PADDUC, la Collectivité Territoriale de Corse détient un pouvoir de proposition.
  
Mais alors quelle est la valeur du Plan Energétique Corse de 2005 et de la délibération 05/225 qui l’adopte?
 
Réponse dans l’annexe 5 du PEC : En conclusion sur ce premier point, on notera que la Collectivité Territoriale de Corse n’a pas de pouvoir de décision en ce qui concerne les ressources énergétiques classiques, la notion de ressources énergétiques locales étant capitale pour déterminer le champ d’intervention de la Collectivité Territoriale de Corse.
 
L’Assemblée de Corse n’a strictement aucun pouvoir en matière de centrale thermique. Elle a donc émis un vote sur des choix dictés par l’état, en se portant garante de l’acceptation de ces choix par la population. Inacceptable !
 
Si le concept de centrale moteur thermique propre au fuel lourd a été habilement inspiré par le rapport LETEURTROIS, nos élus l’ont benoitement approuvé en 2005, alors qu’il est bien dit page 2 :

• La Collectivité Territoriale de Corse (CTC), garante de l’acceptabilité des choix énergétiques par la population, est légitimement soucieuse d’assurer la sécurité d’approvisionnement de l’île dans les meilleures conditions de protection de l’environnement et de sauvegarde des emplois locaux. Mais elle n’a pas à supporter lesconséquences économiques de ses choix.

• La Commission de Régulation de l’Energie (CRE) définit les règles qui gouvernent le financement des moyens de production. Soucieuse d’éviter une dérive des charges de service public qui pèsent sur le consommateur d’électricité, elle agit pour orienter les choix vers les moyens de production les plus économiques et réduire les marges des opérateurs.

• Les producteurs, y compris EDF, aujourd’hui confrontés à la concurrence et aux lois du marché entendent rentabiliser leurs investissements.

• Enfin, l’Etat, garant de l’intérêt général, se doit d’effectuer les arbitrages entre les attentes légitimes des différents acteurs.

 
Si en juillet 2009 nos 51 élus de la CTC votent à nouveau ces choix à travers le PADDUC, ils ne pourront plus invoquer la tromperie. Mais comme ils n’ont pas compétence, leur bonne foi leur permettra de voter contre, et à minima de s’abstenir. 
 
Puis le rédacteur précise
 
B1 Orientation pour les centrales thermiques
 
… les 2 nouvelles unités, conformes aux normes environnementales…..devant au départ fonctionner au fuel soient convertibles au gaz naturel dans la perspective de la réalisation prochaine d’un gazoduc….actuellement à l’étude. Si l’étude du GALSI dure aussi longtemps que l’élaboration du PADDUC, ça promet !
 
Le corbeau de Bastelicaccia serait presque amusé de constater que l’utilisation en base reste la règle.
 
Voilà donc une synthèse de 170 pages complétée en annexes par 64 pages dont 11 sur la qualité des eaux de baignade de 2001 à 2006, et 37 sur le Schéma Régional des Transports de la Région Corse de décembre 2005 (donc pensé avant la hausse du pétrole).   Il n’y en a pas autant sur la qualité de l’air !  
 
Pour nous détendre : Les coquilles du PADDUC :
 
Dans l’introduction page 9 : le bon niveau d’éducation et de formation ……puis :
2.1.3    Le niveau de formation des ressources humaines est encore insuffisant  L’ambition est elle d’instruire ou de formater pour les besoins du tourisme ?
 
Ou encore : 2.2.7 Logement : situation de crise….nécessité d’une double rupture par rapport aux pratiques passées…..de la CTC…..(et)…. de la tendance presque séculaire d’un développement très concentré sur le littoral. Feu sur la CTC et les pratiques Corses. Il s’est déjà écoulé presque un siècle depuis la démoustication au DDT du littoral Corse par les américains ?
 
Révélateur : 2.3.2 …il n’y aura évidement pas des lycées, hôpitaux ou grand stade dans chaque canton !  Noter que le rédacteur à pris soin de laisser grand stade au singulier, vu que nous n’en avons même pas un.
 

5.1.1C2   La loi Littoral : On veut déréglementer élégamment mais on argumente avec un très mauvais postulat : Rien ne serait pire que de considérer les 1000 km de littoral comme une entité géographique homogène vis-à-vis de laquelle les notions de base de la loi littoral s’appliqueraient de façon tout aussi homogène. Mais pour qui ce serait pire ?
 
 
6.3 LES ORIENTATIONS LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT
 
La Corse entend faire de la mer et du littoral, espace de transition entre la mer et la terre, un lieu tout à la fois d’excellence environnementale et de développement exemplaire. Le rédacteur parle encore au nom de la Corse!
 
 
 
 
 

5 réflexions sur « Projet de PADDUC : Moteurs propres au fuel lourd : le vote complice ? Errare humanum est, perseverare diabolicum. »

  1. Ces derniers jours, la qualité de lâ??eau de baignade sur une des plages de la cité impériale a suscité une très grosse mobilisation, entre autres, de la part des services municipaux de la ville, et des services dâ??hygiène de lâ??état relayée par une impressionnante couverture médiatique.

    En pleine saison touristique le danger représenté par la dispersion de matières fécales et autres produits lessiviels dans un périmètre pouvant affecter la santé et le confort visuel dâ??un petit nombre dâ??utilisateurs dâ??une des plages a donc été traité manu militari en moins de 48h.

    Depuis 30 ans, la pollution des centrales thermiques au fuel affecte quotidienne dâ??un nombre bien plus important dâ??individus, à un niveau 4 fois supérieur aux maximums admis sur le continent. Les effets visibles de cette pollution dans le ciel Corse, et ses effets connus sur la santé nâ??ont jamais provoqué une telle mobilisation.

    La qualité de lâ??air est une des compétences de la CTC. En ayant désigné les responsables elle à le contrôle, de lâ??office de lâ??environnement et de lâ??association Qualitâ??air. De son côté lâ??état à le contrôle de la DRIRE qui surveille les installations classées.

    On peut légitimement se demander qui sâ??occupe de la santé de la population, hors des plages !

    La CTC a bien mieux à faire pour arriver à ses fins en matière de tout tourisme. Dâ??ailleurs aujourdâ??hui, 10 juillet 2008 lâ??assemblée de Corse va se prononcer sur lâ??attribution dâ??aides financières pour inciter les compagnies low cost à créer de nouvelles lignes internationales.

    Hormis le fait que cette pratique est de nature à fausser la libre concurrence, on peut bien se demander qui va payer cette aide au passager de 10 à 15 � ?

    Dâ??autant que cette « aide » sera instituée par la CTC pour compenser une taxe instituée et prélevée par la CTC et jugée inacceptable par les opérateurs low cost !

    Après sâ??être avoir été abusés, en 2005, par la notion de moteurs propres au fuel lourd, nos libéraux locaux se font encore rouler dans la farine libérale internationale en 2008 !

  2. Après avoir lu le commentaire d’électeur avisé, mon cousin le Corbeau de Bastelicaccia a aussi mis une contribution sur le site d’A Sentinella sur le roulage dans la farine.
    Cela est devenue maintenant une habitude du coté de l’assemblée régionale.
    En effet aujourd’hui, nos élus vont certainement autoriser le président de l’exécutif à financer " exeptionnellement " des travaux incombants normalement au maitre d’ouvrage de la future centrale de Lucciana.
    Nous ne sommes pourtant pas en période de fêtes, mais le Père Noël, hors période de pointe, a du temps de libre.

    http://www.a-sentinella.fr

  3. Je reviens pour vous livrer une deuxième reflexion sur la séance de ce jour à travers mon résumé ci dessous:

    RAPPORT
    N° 2008/E4/105

    COLLECTIVITE TERRITORIALE DE CORSE
    ASSEMBLEE DE CORSE
    _________________________________________
    4 EME SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2008
    10 ET 11 JUILLET

    PROTECTION CONTRE LES INONDATIONS DES TERRAINS ENVISAGES POUR
    LA CONSTRUCTION DE LA FUTURE CENTRALE ELECTRIQUE A LUCCIANA

    Rapport du président :

    Jâ??ai lâ??honneur de soumettre à lâ??approbation de lâ??Assemblée de Corse
    lâ??opération de protection du site de la future centrale électrique de Lucciana en
    Haute-Corse contre le risque inondation.

    1) OBJET DE L’OPERATION

    a) Présentation du site
    La construction dâ??une nouvelle centrale électrique est envisagée en Haute-Corse sur la commune de Lucciana.

    Le secteur est soumis à un risque inondation identifié dans le Plan de
    Prévention des Risques dâ??Inondation (P.P.R.I). de la commune établi en 2001.

    b) Présentation du projet

    Un comité de pilotage du projet de construction a été crée le
    22 novembre 2006 par le Préfet de Corse avec les principaux intervenants (EDF via
    sa filiale Production Electrique Insulaire, la Collectivité Territoriale de Corse, la
    commune de Lucciana et les différents services de lâ??Etat : DRIRE, DDE, DDAF â?¦).

    2) Caractéristiques principales de lâ??opération

    a) Travaux envisagés et b) Montant de lâ??opération

    Montant prévisionnel de lâ??opération : 1 500 000 â?¬ TTC.
    Décomposition des principaux postes
    Préparation de chantier, dégagement des emprises, finitions 150 000 �
    Déplacement préalable des réseaux 200 000 �
    Terrassements 230 000â?¬
    Protection des berges et des talus 650 000 â?¬
    Provision pour imprévus et révision des prix
    (10 % du montant total)
    130 000 â?¬

    TOTAL HT 1 230 000 â?¬ HT

    c) Maîtrise dâ??Ouvrage

    Les intérêts de la Corse et de la Collectivité Territoriale de Corse au titrede la politique des investissements énergétiques sont clairement engagés sur cette opération : je vous propose de décider que la Collectivité Territoriale de Corse assurera, à titre exceptionnel, la maîtrise dâ??ouvrage des travaux de protection du site de la future centrale électrique contre les crues centennales.

    d) Financement

    Une subvention de lâ??Etat au titre de la défense contre les eaux pourra être sollicitée dans le cadre de la seconde tranche du Programme Exceptionnel dâ??Investissement.

    Le plan de financement sera alors le suivant :

    – Etat 50 % 615 000 â?¬ HT sur les crédits du PEI
    – CTC 50 % 615 000 â?¬ HT sur nos impots
    Total 1 230 000 â?¬ HT

    ______________________________

    Quand on pense quâ??au départ lâ??autorisation de construire est sciemment accordée en zone inondable, câ??est quand même hallucinant que la collectivité finance des travaux pour la compte dâ??EDF et de sa filiale PEI.

    A noter le cadeau fait à la commune puisquâ?? aucune retro-cession des taxes quâ??elle percevra ne lui est demandée à titre participatif.

    A noter aussi que la participation état/CTC pour le financement du PEI est normalement 70/30.

    Nos élus piochent directement dans la poche du contribuable pour le compte dâ??EDF ! Que font Aria Linda et A Sentinella?

  4. Bien, je constate avec plaisir que la chose politique interesse un nouveau participant.

    Effectivement les deux points évoqués par Electeur abusé sont révélateurs d’une gestion plus que légère de grand problèmes.

    Pour en revenir au PADDUC et à son volet sur les centrales, il faut relire le rapport LETEURTROIS à la page 2 pour comprendre que le sens du vote de la déliberation 05/225 n’a pas de valeur :

    1.3 Le contexte institutionnel

    Le contexte institutionnel du système électrique corse conduit à lâ??intervention de différents acteurs poursuivant des objectifs parfois contradictoires :

    � La Collectivité Territoriale de Corse (CTC)

    garante de lâ??acceptabilité des choix énergétiques par la population

    est légitimement soucieuse dâ??assurer la sécurité dâ??approvisionnement de lâ??île dans les meilleures conditions de protection de lâ??environnement et de sauvegarde des emplois locaux. Mais elle nâ??a pas à supporter lesconséquences économiques de ses choix.

    â?¢ La Commission de Régulation de lâ??Energie (CRE) définit les règles qui gouvernent le financement des moyens de production. Soucieuse dâ??éviter une dérive des charges de service public qui pèsent sur le consommateur dâ??électricité, elle agit pour orienter les choix vers les moyens de production les plus économiques et réduire les marges des
    opérateurs.

    â?¢ Les producteurs, y compris EDF, aujourdâ??hui confrontés à la concurrence et aux lois du marché entendent rentabiliser leurs investissements.

    â?¢ Enfin, lâ??Etat, garant de lâ??intérêt général, se doit dâ??effectuer les arbitrages entre les attentes légitimes des différents acteurs.

  5. Pour répondre à notre nouvel ami "electeur abusé" sur "que font aria linda et à sentinella" face aux errances de la CTC qui est dispendieuse avec l’argent public dans un domaine ou elle n’aurait pas à intervenir, puisqu’il est bien question de cela, je voudrais rappeler que le rôle de ces associations est de combattre l’implantation de la centrale au fuel et non d’être le zorro moralisateur des errances politiques de l’assemblée.
    La sanction pour ces élus c’est dans les urnes qu’il faut la donner et le moment venu les nombreux esprits observateurs et éclairés ne manqueront pas faire peser le poids leur déception dans le secret des isoloirs.

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