Fioul lourd, fioul léger………..les réponses de l’Executif……

Fioul lourd, fioul léger………..les réponses de l’Executif……




Ci dessous le texte intégral des réponses apportées à la question de Nadine NIVAGGIONI.

Certains membres de l’Assemblée de Corse faisaient connaissance avec le fioul lourd et le fioul léger grâce aux fioles qui circulaient dans l’hémicycle. Certains n’osant même pas toucher les bouteilles!

En rouge nos petits commentaires NDLR !

COLLECTIVITE TERRITORIALE DE CORSE

SESSION DU 27 MAI 2010

REPONSE A LA QUESTION ORALE POSEE PAR NADINE NIVAGGIONI

« GROUPE FEMU A CORSICA »

OBJET : Fioul léger ou fioul lourd pour l’alimentation des centrales techniques

 

Madame la Conseillère,

Je  voudrais,  en  premier  lieu,  réaffirmer  ici  qu’il  est  de  notre responsabilité d’assurer à nos concitoyens que tout est mis en œuvre pour garantir  l’alimentation  électrique de  la Corse, afin que plus  jamais nous ne soyons replongés dans la situation de l’hiver 2005.

NDLR : Seul le ministre de l’industrie a compétence pour les moyens thermiques. La Collectivité Territoriale Corse n’a donc aucune responsabilité, elle « participe à l’élaboration d’un plan tendant à couvrir les besoins et à diversifier les ressources énergétiques de l’ile en concertation avec les établissement publics nationaux » selon le Code Général des Collectivités Territoriales

Le projet de gazoduc GALSI a recueilli en Corse un très large consensus.

Le Conseil Exécutif, que je relaie devant vous, réaffirme sa ferme volonté de  voir  se  concrétiser  dans  des  délais  raisonnables,  à  l’horizon  2015,  la réalisation de cet ouvrage et, par voie de conséquence, la jonction entre le fuel  et  le  gaz  naturel.  A  cet  effet  il  me  semble  très  important  de multiplier,  comme  vous  le  souhaitez,  toutes  les démarches nécessaires au raccordement de la Corse au GALSI dans les meilleurs délais.

D’ores et déjà, je vous informe que le Président du Conseil Exécutif a pris l’initiative d’interroger  le Président de  la République  sur, d’une part,  le calendrier de l’opération et, d’autre part, les modalités de financement du projet de raccordement de la Corse.

En  effet,  le  Président  de  la  République  a  lui-même  déclaré  lors  de  sa dernière visite en Corse, vouloir, je  le cite  : « …alimenter la Corse en gaz naturel, c’est un symbole pour la France et un grand progrès pour l’île… » et  ainsi  «   négocier  avec  les  porteurs  de  projet  du  futur  gazoduc,  le raccordement de la Corse à cette infrastructure stratégique ».

Au  stade  actuel de  l’avancée de  ce dossier  complexe,  il  est  indispensable que nous  soyons  informés  très précisément,  tant  sur  l’état d’avancement du  projet GALSI  proprement  dit  au  niveau  international,  que  sur  la progression des études engagées par GRT GAZ et EDF et ainsi que sur le bouclage financier de l’opération pour ce qui concerne la Corse.

Sur  ce  dernier  point  des  garanties  fortes  doivent  être  apportées,  non seulement  sur  les  investissements  à  réaliser  (le  gazoduc  et  les  centrales), mais  aussi  à  terme  sur  le maintien  de  la  péréquation  tarifaire  pour  les usagers.  

NDLR : Là, on agite le chiffon rouge pour rien. Même la perte du statut de ZNI (si l’action de Michelle RIVASI devant la commission  européenne de l’énergie devait aboutir) ne pourrait remettre en cause la péréquation tarifaire qui est garantie à tous les consommateurs finaux de l’électricité par la Loi n°2000-108 du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité

Le Président du Conseil Exécutif et moi-même comptons engager, pour le compte  de  notre Collectivité  et  en  coordination  totale  avec  le  Préfet  de Corse  dont  je  veux  saluer  l’engagement  sur  ce  dossier,  des  démarches directes auprès de tous les acteurs impliqués dans ce projet :

• à  destination  de  l’Etat  d’abord  afin  d’obtenir  de  plus  amples précisions  sur  l’avancement des  contacts qui  auraient  été pris avec les autorités Italiennes et Algérienne.

NDLR : « des  contacts qui  auraient  été pris » indique que la Collectivité n’aurait pas reçu les assurances nécessaires.  Les bleus et les blancs des cabinets ministériels promis par Monsieur le Préfet de Région se font attendre ?

• avec  nos  voisins  sardes  qui  sont,  on  le  sait,  directement  impliqués dans  le  projet  et  dont  l’expérience  nous  sera  vraisemblablement utile

NDLR : nos voisins Sardes sont actionnaires donc financièrement impliqués dans le Consortium GALSI, ce qui est totalement différent de notre situation de simples acheteurs qui viendraient se connecter à un réseau principal ne leur appartenant pas. Pourquoi l’expérience  des Sardes nous  serait-elle  vraisemblablement utile ? Grt Gaz, ainsi que Monsieur le Préfet nous l’a confirmé, dispose d’une solide expérience.

Sur le continent Grt Gaz finance les gazoducs qu’elle réalise et se rémunère sur l’exploitation. Pourquoi demanderait-on à la Corse de payer là où les autres collectivités de l’hexagone ne sont pas sollicitées financièrement ?

• vis-à-vis d’EDF et de GRT GAZ dans le cadre de points d’étapes et d’informations  réguliers  afin  de  veiller  au  bon  avancement  des études en cours

Enfin je veux insister, pour conclure ce sujet, sur le rôle central du conseil énergétique, lieu d’échange et de débat, que je réunirai aussi souvent que nécessaire.

NDLR : Profitez en, Madame, pour ressortir les PV d’auditions de la direction d’EDF et des syndicats d’EDF en 2005 : Il y est indiqué qu’il n’a jamais été question de fioul lourd. Votre collègue Michel STEFANI s’en souvient très bien

Bien  évidemment,  nous  nous  appliquerons  à  ce  que  ce  projet  s’élabore dans  le  cadre  d’une  large  concertation  permanente   :  au  sein  de  cette Assemblée, mais  aussi à  destination des  élus  locaux  et  également  avec  la population.  Cette  phase  amont  du  projet  conditionne,  j’en  suis convaincue,  le  bon  déroulement  ultérieur  de  l’opération.  Elle  doit  donc être  engagée  au  plus  vite  sur  la  partie  insulaire  du  tracé,  qu’il  soit maritime  ou  terrestre, afin  d’anticiper  les questionnements ou  réticences qui pourraient se manifester ici ou là.

NDLR : Cette partie de procédure relève des services de l’Etat, le Préfet s’en occupe, à chacun son métier!

Concernant  votre  question  relative  au  choix  du  combustible  à  utiliser pour  la  période  transitoire,  je  souscris à  votre  analyse par  laquelle  vous rappelez que la conversion des moteurs fonctionnant au fuel lourd en vue de leur fonctionnement au gaz naturel serait très couteuse et nécessiterait l’arrêt des moteurs pendant plusieurs mois.

Aussi,  je  le  dis  clairement   :  nous  souhaitons  que  les  moteurs  qui équiperont  la  centrale  de  Lucciana  soient  fournis,  dès  leur  installation, déjà convertis au gaz naturel.  Ils pourraient ainsi démarrer au  fuel, puis fonctionner au gaz  lorsque  le  raccordement au GALSI  sera effectif,  sans occasionner de quelconques travaux lourds de conversion.

NDLR : Nous souhaitons…clairement!

Ces moteurs dits « dual » ont, en effet, la capacité de fonctionner au fuel en  attendant  l’arrivée  du  gaz  moyennant,  semble-t-il,  une  perte  de rendement d’environ 5%.

 NDLR : Semble-t-il n’est pas suffisant. Aucune garantie écrite et contractuelle n’est disponible à ce jour. Quittez la langue de bois et précisez si vous parlez de « fuel » lourd ou léger

Enfin,  la  question  concernant  la  possibilité  d’utiliser  du  fuel  léger  sur Lucciana,  pendant  4  ou  5  ans,  avant  l’arrivée  du  gaz  revêt  une importance relative dès lors que les moteurs seront livrés déjà convertis au gaz,  ce qui  nous donne plus  encore de  garanties  sur  le  raccordement  au GALSI.

NDLR : double langue de bois « la possibilité…..dès lors que »

Néanmoins  l’impact  environnemental  et  économique  de  l’utilisation  du fuel  léger  à  la  place  du  fuel  lourd  durant  cette  période  doit  être  évalué plus précisément afin d’éclairer nos choix. Je précise que  l’utilisation du fuel léger pourrait être une solution convenable, dés lors qu’elle ne remet pas en cause le calendrier de construction de  la centrale de Lucciana qui, je vous le rappelle, doit être livrée impérativement et sans aucun retard à l’horizon 2012. Il en va de la sécurité énergétique de l’île.

NDLR : cette posture ferme la porte à toute possibilité de démarrer Lucciana au fioul léger puisque le Préfet de Région nous a déjà indiqué par écrit le 4 janvier 2010 que « Toute remise en cause du projet actuel de la centrale de Lucciana entrainerait un retard…………. ».  

Une "solution convenable", pour la population, privilégierait la santé.  

Pour la sécurité énergétique, EDF responsable de la crise énergétique de 2005 du fait de sa gestion avait su alors trouver des moyens pour la gérer  en faisant appel à des moyens extérieurs, et en faisant profil bas sur la communication.  EDF est de nouveau responsable de ses choix (dossier poussé au fioul lourd, en ignorant le fioul léger et même le gaz)  alors que les textes ne parlent que de fioul, sans en préciser la qualité) Elle ne va pas continuer à nous culpabiliser pour des retards qui lui sont imputables.

Madame la Conseillère devrait rapidement se demander comment va être compensé l’arrêt de la centrale de Lucciana au 31.12.2010. En effet, à défaut d’être équipée à cette date comme l’est la centrale du  Vazzio d’équipements de dépollution depuis 2006, la centrale de Lucciana ne pourra bénéficier d’une prolongation de la dérogation dont elle bénéficie. Et rien n’est actuellement mis en œuvre par EDF pour « dénoxer » la centrale de Lucciana.

Encore faut-t-il en avoir le temps! En ce moment, la direction d’EDF/PEI, se consacre à sa mission et s’emploie à rencontrer des personnalités remarquables de l’île autour de bonnes tables de l’île. C’est donc en partie à ça que sert la manne financière que procure la CSPE au travers des surcoûts de production qu’accepte de valider la CRE. Tiens par exemple, chaque démarrage et arrêt moteur d’une centrale rapporte près de 3000 € ! Cerise sur le gâteau,  l’impact de la sur-pollution générée durant ces phases transitoires n’est pas comptabilisé dans le volume des émissions polluantes. Et  la population, sans aller au restaurant,  la consomme.

Tiens, les médias, comme l’on fait les réalisateurs de LUMIERE NOIRE, pourraient interroger la DREAL (la DRIRE) sur cette curieuse différence de traitement des populations de Corse du Sud et de Haute-Corse.

Je vous remercie

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