Conseil Energ�©tique : multiple effet boomerang !

Conseil Energ�©tique : multiple effet boomerang !

Soutenue par une importante médiatisation, le représentant de la CGT d’EDF a réclamé et obtenu la réunion d’urgence du conseil énergétique qui s’est tenu le 2 octobre 2008.

 

Le directoire de la CTC a donc été plus sensible aux sempiternelles déclarations alarmistes ourdies par cette composante partielle de la représentativité syndicale au sein d’EDF, qu’à l’argumentaire étayé et développé par les associations anti-centrale thermique à « moteur propre » au fioul lourd, pour le compte de toute une population.

 

Il semble que la manœuvre ait échoué, puisque le conseil énergétique, par la voix du président SANTINI a constaté que d’importants moyens étaient venus améliorer un dispositif de production, qui, en 2005 n’avait pas remis d’éviter la crise et les redoutées coupures.

 

Autre point abordé par le CE, la réalisation du GALSI.

 

L’absence de l’ingénieur LETEURTROIS, rapporteur de la crise énergétique Corse de 2005 et inspirateur de la notion de moteur propre au fioul lourd a fait cruellement défaut à un directoire qui s’était pourtant félicité de sa nomination en tant que monsieur GALSI. Faut-il en déduire que l’Etat, malgré l’affichage, se désintéresse de la question Corse ?

Pour en savoir plus, lisez la fin de ce billet et rendez vous le :

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 10 octobre 2008 à 18h30

restaurant A CASETTA plaine de CUTTOLI

Pas sur. Mais l’absence de signature de contrat , avec les promoteurs du projet Algéro-Italien dont le financement sera voté mi 2009, ne peut manquer de nous rappeler que le schéma d’interconnexion Européen du gaz ne comporte pas encore la branche Corse, et que la PPI gaz ne l’a pas plus budgétisé.

 

Alors, la tentative du directeur d’EDF lorsqu’il essaye de convaincre les membres du CE que nous avons le temps de nous raccorder, même après la fin de la campagne de pose sous-marine, est puérile.

 

Il existe effectivement 2 possibilités de se repiquer, soit sur la partie terrestre coté Sardaigne, soit en faisant intervenir une société capable de réaliser une jonction sous-marine. Mais quel est l’intérêt pour la filiale d’EDF, maintenant privatisée de choisir une des 2 solutions bien plus onéreuses et délicates à mettre en œuvre qui existent pour un raccordement après coup ?

 

Dépossédé de la menace à la coupure, mais disposant toujours d’une forte médiatisation, à l’instar des associations écologistes, le représentant syndical a d’abord rendu hommage à notre action en faveur de la population, puis tenté une nouvelle manœuvre en essayant de monter que nous serions en plein paradoxe, défavorablement aux objectifs santé que nous poursuivons.

 

  

Selon lui, le fait d’attendre la réalisation du GALSI, compte tenu des délais de réalisation que lui suppose, imposerait à la population encore 5 à 6 ans d’une pollution que nous dénonçons, car la nouvelle centrale qu’il souhaite, comme la direction d’EDF, au fioul polluerait 10 fois moins que l’actuelle centrale.

 

L’étude des relevés d’auto surveillance pratiqués en 2008 par EDF sur la centrale du vazzio, et l’étude de dispersion financée par EDF sur les émissions gazeuses de la dite centrale montrent qu’il n’existe pas de réduction par 10 pour l’ensemble des polluants. D’autre part  la combustion du fuel produit des microparticules PM 2,5 qui, échappant à tous les filtres connus, véhiculent donc en quantités jamais diminuées depuis 30 ans les cancérigènes et mutagènes HAP, que les nouvelles technologies ne permettent pas plus de piéger.

 

Le préfet n’a pas donné suite aux demandes d’enquête épidémiologique, mais la  relation entre l’action des microparticules PM 2,5 et les cancers des poumons figure dans une récente étude de l’INSERM, et confirme les constats de terrain.

 

 Effectivement, comme l’a argumenté EDF par le passé, ces particules cancérigènes émanent également de sources automobiles. Mais les relevés AIRMARAIX pratiqués en 2005 dans la plaine de Sarrola Carcopino, sur la station de Piataniccia  ont mis en évidence des concentrations journalières en valeur cumulées jour équivalentes à celles relevées aux centres ville de Marseille et d’Avignon. La circulation dans la vallée de la Gravona est pourtant loin d’être comparable à celle des deux grands centres urbains. Le rapport constate de plus que la source vazzio est clairement identifiée. L’étude de dispersion arrive sensiblement aux mêmes résultats. On déplore toutefois l’absence de capteurs de Qualit’air Corse dans ce périmètre où retombent déjà les PM 2,5.

 

Autant dire que les pro fioul peuvent abandonner l’argumentation du type Mr Propre, et que le préfet aura bien du mal à nous convaincre qu’il peut encore choisir un site parmi les 7 pressentis, alors qu’il s’apprêterait à abandonner celui qui fut désigné par son prédécesseur « meilleur compromis », malgré les conclusions des études de dispersion. Les 6 autres étant de fait « moins bon compromis »

 

Alors, pour ne pas perdre plus de temps, misons sur l’option « branche Corse du GALSI signée mi 2009 » qui permettra l’application du trépied énergétique Corse puisque les centrales sont dites à moteurs « convertibles gaz fuel »  et qu’on pourrait faire aussi  l’économie de la conversion en démarrant au gaz, et dans les délais !

 

A moins que l’augmentation d’un niveau d’interconnexion, déjà matérialisée par les câbles SARCO et SACOI, et augmenté par le raccordement au GALSI n’attire l’attention de Bruxelles. L’opérateur spécifique chargé des îles non interconnectées bénéficie en effet de substantielles compensations, qui pourraient bien être remises en causes. D’où sa tiédeur ?

 

On peut également se demander ce qu’il adviendrait par ricochet de notre facture d’électricité en cas de  remise en cause du mécanisme de  péréquation, et si  des taxes pollueur payeur finissaient par nous être appliquées en tant que contributeurs à l’émission de GES abondamment générés par les centrales au fioul ?

4 réflexions sur « Conseil EnergÃ?©tique : multiple effet boomerang ! »

  1. La Corse fait aujourdâ??hui partie en effet des ZNI, les zones non interconnectées et lâ??opérateur historique EDF bénéficie en conséquence dâ??aides pour compenser le coût de sa production locale.
    Cette subvention est financée par une partie de la taxe que tous les consommateurs français paient avec leur facture dâ??électricité, câ??est la fameuse CSPE, Charge de Service Public de lâ??Electricité. Son montant permet aussi en plus chaque année de financer le budget du médiateur national de lâ??énergie et dâ??assurer la compensation dâ??une partie des charges résultant de la mise en Å?uvre du tarif transitoire dâ??ajustement du marché, le TARTAM.
    Le prix du Kwh est ainsi le même sur tout le territoire, que lâ??on demeure à Lille à Paris ou à Bocognano, câ??est ce que lâ??on appelle la péréquation tarifaire.

    Pour avoir le statut de ZNI et pouvoir bénéficier ainsi des aides, une directive européenne fixe en pourcentage un minimum de production à réaliser sur place et donc un maximum dâ??importation que nous dépassons déjà très largement avec la SACOÏ et la SARCO. Mais on considère encore, dâ??après moi à tort et pour plus trop longtemps, que le réseau Corse est un petit réseau isolé comme ceux de Saint-Pierre et Miquelon ou les îles bretonnes de Molène, d’Ouessant et de Sein.

    Le fait de raccorder la Corse à GALSI va probablement précipiter la perte de ce statut de ZNI, donc les aides à la production et la EDF nâ??est pas dâ??accord, mais on en parle surtout pas.

    Pour le consommateur câ??est clair, cela ne changerait rien à ce jour avec lâ??application de la péréquation, la facture diminuerait même peut être du fait de la baisse de la CSPE qui nâ??aurait plus alors à compenser la production locale Corse.

    Lâ??abandon de la péréquation tarifaire nâ??est pas actuellement à lâ??ordre du jour, son principe a même était récemment confirmé, mais quâ??en sera t’il dans dix ans avec pourquoi pas un office de la collectivité territoriale.

  2. Bonjour Corneille,

    Je souhaite tout comme vous que le consommateur Corse ne se retrouve pas un jour, du fait de l’abrogation de la péréquation, confronté au règlement de factures correspondant à un prix coûtant de l’énergie dans l’île.

    Mais l’histoire de France récente est en train de nous démontrer que toutes les solidarités nationales s’effondrent.

    Un exemple qui touche à ce que nous avons de plus cher: la santé.

    Vous avez pu constater que les déremboursement de la sécu, et les sur tarifications des mutuelles nous entraînent inexorablement vers la fin des dispositifs de solidarité et de mutualité qui étaient deux des fondamentaux d’un modèle social jusqu’alors protecteur.

    Alors gardons nous bien de penser que la péréquation à la française est, ad vitam eternam, un dispositif béton.

    Mais vous n’avez là remarqué qu’un aspect des conclusions du CE, qui en compte bien d’autres, tout aussi intéressantes.

  3. Jâ??ai voulu encore expliquer simplement une fois de plus le principe de la péréquation et donc pourquoi la direction EDF est contre lâ??arrivée du GALSI pour conserver son monopoliste actuel complément dâ??aide.
    Les raisons de la CGT sont tout autre car avec le possible abandon du statut de ZNI, la CRE pourrait ainsi lancer des appels dâ??offre pour la production en cas de refus dâ??EDF et le syndicat maison pourrait alors perdre ainsi nombre de ses adhérents actuels.
    La Corse serait alors considérée comme nâ??importe quelle région de la France continentale avec la séparation des rôles de commercialisation, de production , de transport et de distribution.

    Sur le continent, sous contrôle de la CRE qui décide de compenser si c’est réellement nécessaire et justifié, la production est dorénavant ouverte à la concurrence et les deux filiales dâ??EDF, RTE pour le transport et ERDF pour la distribution, sâ??occupe du transport et de la distribution sans discrimination pour tous les commerçants.

    Jâ??ai par contre bien noté aussi les autres nombreux aspects et arguments intéressants des remarquables conclusions du CE, et en particulier la possible et probable décision dâ??abandonner le site des Budiccie.

    Quand la constance, le sérieux et la qualité sont présents dans lâ??argumentaire, il ne peut plus et ne doit plus alors y avoir dâ??obstacles insurmontables.

    Je compte naturellement, si mon agenda me le permet et si la route de Tolla est encore praticable, venir écouter la bonne et saine parole sur votre commune.

    A Vendredi.

  4. Vous expliquez avec tant de brio que c’en est un régal!

    Donc, quelques soient les raisons du directeur et de certains syndicalistes, ils se retrouvent côte-à-côte pour défendre des intérets particuliers contre l’interet général?

    D’après les avis de 2 participants au CE, ce n’est pas le préfet qui aurait avancé la date butée de la fin de l’année pour choisir un terrain.

    La route de Tolla est sure. A vendredi!

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