Raccordement de la Corse au gazoduc GALSI : la motion votée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse le 29 juin 2009

Raccordement de la Corse au gazoduc GALSI : la motion votée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse le 29 juin 2009

Faisant suite aux requérants, voici la réaffirmation de la volonté de l’Assemblée de Corse, et l’adresse au gouvernement:

N° 2009/E4/016

 

DEPOSEE PAR : L’ENSEMBLE DES GROUPES POLITIQUES DE L’ASSEMBLEE DE CORSE

OBJET : Raccordement de la Corse au GAZODUC GALSI

 

 

 

CONSIDERANT que le futur gazoduc reliant l’Algérie au continent Italien par la Sardaigne représente pour la Corse une chance historique de participer à un  projet euro-méditerranéen d’envergure ; projet de nature à sécuriser durablement ses approvisionnements énergétiques dans le respect des équilibres  environnementaux,

 

CONSIDERANT que de ce fait, le raccordement de la Corse au GALSI revêt un caractère prioritaire, inscrit au plan énergétique adopté par la Collectivité Territoriale de Corse en 2005, puis reconnu comme tel par le gouvernement,

 

CONSIDERANT l’état d’avancement du projet, dont le tracé Algéro-Italien commencera à être réalisé en 2010, exigeant ainsi le phasage adéquat du raccordement de la Corse à partir d’Olbia, comme des chois de desserte des centrales d’AJACCIO et de BASTIA.

 

RAPPELANT la volonté unanime des élus insulaires, relayée par la mobilisation des forces économiques, syndicales et associatives à un degré qui témoigne d’une attente exceptionnelle dans la population de Corse,

L’ASSEMBLEE DE CORSE

REAFFIRME solennellement sa détermination à voir la Corse effectivement raccordée au gazoduc ALGERIE-SARDAIGNE-ITALIE, de façon notamment à convertir au gaz naturel ses deux centrales énergétiques.

DEMANDE avec force au gouvernement de confirmer officiellement ses engagements, en précisant dans les meilleurs délais les modalités techniques et financières du raccordement de la Corse, ainsi que la desserte des centrales d’AJACCIO et de BASTIA, le tout assorti d’un échéancier de réalisation.

La notion de mise en service simultanée du tronçon principal du GALSI et de la desserte de la Corse demandée lors de la rencontre avec le Président de l’Assemblée de Corse, et le Président de l’Exécutif n’a pas été retraduite dans cette motion.

Simple oubli?

 

La version papier du document…

 

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12 réflexions sur « Raccordement de la Corse au gazoduc GALSI : la motion votée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse le 29 juin 2009 »

  1. Bonjour,

    Peut-on trouver, sur votre blog ou ailleurs, une estimation détaillée du coût du GALSI, comprenant notamment :
    – Le coût de la liaison Sardaigne-Corse.
    – Le coût des liaisons vers Bastia et Ajaccio.

    S’il semble évident qu’il faut se connecter à un gazoduc qui passe par Olbia, pourquoi a-t-on décidé plutôt de relier les centrales existantes que de construire une nouvelle centrale dans le sud de la Corse directement au point d’arrivée du gazoduc en Corse ? Ne serait-il pas moins coûteux de procéder ainsi ? Est-ce que cela pose des problèmes techniques ou de rendement ?

    Désolé si ces questions ont déjà été posées. S’il existe un dossier complet sur les différentes options, je suis preneur.

  2. En fait, selon les estimations, le GALSI partant de OLBIA pour desservir AJACCIO et LUCCIANA s’eleverait à 450 Mâ?¬ par tracé terrestre et 600 Mâ?¬ par voie maritime en mettant un "delta" de sureté de 100 Mâ?¬.Ces chiffres émanent de la bouche même du président de l’assemblée de Corse.
    Il serait probablement moins couteux de produire depuis l’extrème sud sauf à considérer trois éléments.
    1°) Le problème social posé aux emplois d’EDF pour la région d’AJACCIO
    2°) Les lignes actuelles ne sont pas assez puissantes pour transporter l’electricité dans la région d’AJACCIO et faire des lignes hautes tensions pour ce transport est voué à l’échec, du fait que la population rejette ces équipements qui sont affreux et pose des problèmes de santé.
    3°) Le GAlsi passant soit par la mer ou par la terre à proximité des lieux de population permettrait de desservir d’autres points en gaz naturel et équiper progressivement toute la Corse en créant de nouveaux emplois.

  3. Le projet de desserte du gazoduc GALSI ne va pas relier les centrales aujourd’hui existantes mais il doit permettre d’alimenter les deux futures centrales, une en Haute Corse dans la région Bastiaise et l’autre en Corse du Sud dans la région Ajaccienne.

    Pour ce qui est de la Haute Corse le site retenu est Lucciana alors que la décision finale pour la Corse du Sud n’est pas encore prise.
    Ce choix résulte uniquement et surtout logiquement du vote en 2005 du plan énergétique de la Corse par nos élus territoriaux.

    Pour ce qui est du coût de l’ouvrage il est encore un peu tôt et cela dépendra des options retenues. Nous devrions normalement être fixés dans les mois à venir avant la fin de l’année 2009.

  4. Pour compléter les réponses de Tex et de la Corneille de Tolla, juste quelques précisions :

    – EDF a pour principe de produire au plus près de la zone de plus grande consommation du territoire qu’elle a à alimenter en électricité, tout simplement parce que cela évite des pertes en lignes. Les pertes en ligne augmentant graduellement lorsque la distance entre le lieu de production et le lieu d’utilisation augmente.

    – Il est beaucoup plus rentable d’acheminer, d’un point de départ éloigné, l’énergie par gazoduc sous forme de gaz jusqu’au point de production et de consommation d’électricité, que de produire l’électricité au même point de départ et de l’acheminer par câble jusqu’au même point de consommation.

    – La génératrice supérieure d’un gazoduc est enterrée à 1m de profondeur. Il n’y a donc pas d’incidence visuelle contrairement aux lignes à haute tension, pas d’impact des agressions climatiques (gel, soleil, vent) et mécaniques (incendies) que subissent les câbles et globalement moins de maintenance sur un gazoduc que sur un réseau aérien.

    Porto Vecchio ne semble pas répondre aux deux premières conditions qui ont un impact économique incontournable.

    Quant au coût annoncé de 450 M â?¬, d’après les spécialistes, il semble qu’il soit « un peu » surévalué. On parlait seulement de 200 M â?¬ il y a quelques mois.

    Techniquement, les gens de GDF, ayant une bonne maitrise des gazoducs terrestres, pourraient garder la part de marché qu’ils sont capables de traiter si ils devaient, à partir de Porto Vecchio, relier Ajaccio et Bastia.

    On peut donc comprendre l’orientation de la récente réponse de JP LETEURTROIS, sans en accepter la surenchère.

    Posez toutes les questions qu’il vous plaira, on se fera un plaisir de vous répondre. Aujourd’hui on s’est même mis à trois.

    L’auteur 3.

  5. Je vous remercie.
    Ca n’apaise pas mes craintes qu’investir de telles sommes dans le gaz soit une erreur stratégique à moyen terme, mais je comprends mieux la logique qui a présidé à ces choix.

  6. N’oubliez pas l’impact sur la santé et l’environnement!

    Mais pour vous répondre sur la stratégie économique:

    Pour l’instant le budget fioul lourd représente 150 M â?¬ par an a fonds perdus,

    sans autre investissement que l’appontement de Saint Joseph, avec un risque majeur au coeur de la ville, plus un risque de marée noire,

    des cuves de gaz au Loretto toujours pas enterrées et toujours aussi dangereuses,

    un gaz de mauvaise qualité payé 40 % plus cher que sur le continent.

    Une rentabilité qui se renforce avec la remontée des cours du baril

    Tout simplement, l’erreur serait de continuer au fioul lourd à cause de la pollution cancérigène des microparticules et des HAP qu’il génère.

    Les arguments économiques, c’est bien pour les gros actionnaires, mais notre santé, celle de nos enfants, et notre environnement aussi ont un prix dont ils se fichent.

  7. Les moteurs de la nouvelle centrale commandés par EDF sont sensés fonctionner au fuel et être convertible au gaz. Alors pourquoi les moteurs du vazzio actuel qui fonctionnent au fuel, ne peuvent-t’ils pas être convertis au gaz ??? Cela ferait des économies importantes plutôt que de reconstruire une usine, non ? Ainsi, l’enveloppe pour le gazoduc serait plus importante.

  8. Tout simplement parce que les actuels moteurs sont alimentés au fioul lourd. (un produit très pateux, qui ressemble au galettes de petrole qu’on trouve sur les plages).

    Et que les futurs moteurs seront capables, de par leurs caratéristiques moteur différentes des précédents de fonctionner avec un gas oil comme celui qu’on met dans nos diesels automobiles (dit fioul léger), ou au gaz naturel.

    Le flou a souvent été entrenu sur les différences entre les deux types de fioul pour faire croire qu’il s’agit du même produit.

    Pour mettre en oeuvre votre idée il faudrait modifier en profondeur des machines qui sont déjà fatiguées pour refaire une carrière de 30 ans et d’une technologie déjà trop dépassée pour avoir au final un rendement intérressant. Mais dans l’absolu vous avez raison, on pourrait les convertir.

    Il manque plus de d’expression de la volonté politique au plus haut pour décider de la construction du gazoduc, que de moyens financiers. C’est pourquoi nous avons demandé à l’Assemblée de Corse d’y faire appel.

  9. Je n’ai pas de doutes sur le fait que le fioul doive être abandonné, et que le gaz soit pour l’instant le meilleur remplaçant. C’est le montant global de l’ordre du demi-milliard d’euros qui me semble élevé pour une énergie fossile dont l’approvisionnement risque de devenir problématique (production en baisse en Europe, dépendance de la Russie, de l’Algérie, risques de grosses tensions sur l’approvisionnement avant 2020).

    200 millions me sembleraient plus raisonnables. D’ailleurs, si vous me dites qu’un gazoduc est moins cher qu’une ligne haute tension, on doit plutôt être sur ces montants. Même une ligne haute tension enterrée ne ferait pas monter le projet à plus de 300 millions si les données que j’ai sont exactes (le sont-elles).

    D’ailleurs, si le budget fioul est de 150 millions par an, cela relativise les choses. Je ne voyais pas ce budget si élevé. Quel serait le budget de fonctionnement annuel si on passe au gaz ?

    Cela étant dit, ces montants tous plus vertigineux les uns que les autres me confortent dans deux idées : un véritable plan de maîtrise de la consommation (au moins en hiver) et le développement d’une vraie filière biomasse seraient largement possibles si on y investissait des montants comparables. Ce sont peut-être les prochains combats à mener…

    Merci en tout cas pour vos réponses.

  10. Comparativement la durabilité de la ressource gaz naturel serait trois fois supérieure à celle du pétrole.

    Et des tensions il y en a de tous côtés, quelque que soit le mode d’acheminement, et de combustible choisi. Donc dans l’absolu la notion d’indépendance énergétique se limite à nos ressources propres.

    Quant au futur budget gaz, je vais juste revenir à l’étude menée par l’ADEME en 2006, qui aux conditions d’achat comparées pétrole/gaz de l’époque prévoyait une économie sur la production d’électricité de 20 M â?¬/an.

    Etude peu de temps après contredite par une antithèse d’ EDF qui annonçait un peu ironiquement qu’on ferait tout juste quitte. Ce qui venant de la bouche d’EDF est une superbe validation au regard des conditions actuelles.

    Compte tenu du rempart intellectuel qu’ils nous opposent, le prochain combat à mener est le remplacement de décideurs locaux acquis aux seuls théories de l’opérateur historique.

    Alors on pourra peut être avancer en MDE avec autre chose que des campagnes de pub pour des ampoules à 1 �.

    Et avancer avec la biomasse puisque nos ressources semblent le permettre, développer les STEP qui ont un énorme potentiel de stockage pour transformer une énergie dite fatale en productible fiable et disponible sur demande, oser penser aux hydroliennes, aux concentrateurs solaires, sans oublier la pile à combustible …. Ca pourrait être une forme d’indépendance énergétique?

    L’urgence pour ARIA LINDA et nombre de ses partenaires, c’est d’obtenir le gaz naturel en lieu et place du fioul lourd.

    PS: Je n’ai pas parlé de l’investissement comparé d’un gazoduc et d’une ligne THT, mais seulement de leur maintenance comparée.
    En revanche, je suis preneur d’infos concernant le coût d’une THT en souterrain dont vous semblez disposer.

  11. Bonjour,

    Les données que j’ai, provenant d’ERDF, sont de l’ordre de 100 000 euros du km pour l’enfouissement. Mais selon les sources qu’on peut trouver sur le net, c’est soit la moyenne toutes tensions confondues (site d’ERDF), ce qui me semble probable, soit la moyenne pour la THT (ce qui me semble douteux). ERDF donne 1 milliard d’euros par an pour enfouir 10 000km, ce qui fait bien 100 000 euros du km, mais c’est toutes tensions confondues. Et on trouve des articles sur des sites écolos parlant de 100 000 euros le km pour du 400kv, ce qui me semble bizarre. A creuser, si j’ose dire.
    J’ai posé la question à un copain énergéticien, il aura peut-être des précisions.

    Merci pour le temps passé à me répondre.

  12. Les ordres de grandeur semblent cohérents et nous permettent d’imaginer ce que couterait au maximum la 225 KV qu’il faudrait acheminer à travers la Corse si l’hypothèse d’un point unique de production au gaz naturel devenait réalité et qu’il fallait alimenter Ajaccio depuis Lucciana.

    En attendant la réponse du copain énergéticien, merci également à vous d’avoir "creusé", ça permet de faire avancer la connaissance générale qu’il faut avoir sur ce type de dossier pour pouvoir discuter avec les pros.

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