GLASNOST!

GLASNOST!

Depuis plusieurs jours, la présentation détaillée et imagée des données relatives à la qualité de l’air n’est plus aisément accessible sur le site de Qualitair Corse.

A une première interrogation, il nous était répondu que cette modification était temporaire.

Mais la mode étant au Durable, il semble que le transitoire le devienne. Maintenant, pour obtenir un tableau Excel beaucoup moins parlant que des nuages de points il faut s’identifier, décliner son identité, dire pourquoi on veut de l’info. Disparues les courbes formées par des successions de points représentatifs de l’évolution, heure par heure qui nous montraient avec honnêteté les pics de pollution positifs, et même les négatifs, les dérives attribuées aux matériels et les corrections, d’origine humaine.

Le directoire de l’association indépendante, qui avait nous semblé réceptif aux quelques remarques que nous avions pu formuler au cours des mois passés, est-il désormais tenu de respecter une attitude plus conforme à ce qu’impose désormais son statut d’opérateur de l’Etat?

Car si la manoeuvre semblait avoir échappé à la fédération des Associations Agréées pour la Surveillance de la Qualité de l’Air à laquelle appartient "notre" Qualitair Corse, l’Etat n’en a rien perdu et s’est chargé de mettre en application ce que le législateur avait décidé depuis longtemps.

Ainsi, dès 2010, donc nous y sommes, 643 organismes en charge de missions de service public sont effectivement considérés comme opérateurs de l’Etat.        http://www.performance-publique.gouv.fr/le-budget-et-les-comptes-de-letat/approfondir/les-operateurs-de-letat.html

Parmi ces opérateurs, figurent par exemple :

les Agences régionales de santé,

Météo-France et l’Institut géographique national (établissements publics administratifs),

l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie,

le Centre national d’études spatiales (établissements publics industriels et commerciaux),

l’Institut national du cancer (groupement d’intérêt public),

et les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (associations).

Bonjour l’indépendance!

Tout ces "évolutions" interviennent dans une atmosphère nationale et locale assez chaude. Au plan local, le débat sur l’impact sanitaire des actuelles et des futures centrales thermiques au fioul lourd embarrasse les autorités politiques et administratives, fortement représentées dans l’association indépendante, tout comme le débat sur l’incinération. Absence de photo sanitaire de la région, pas de registre des cancers, pas de mesure de l’impact de tchernobyl, et des portes qui se ferment dès que la population veut savoir.

Il semble que la transparence ne soit pas de mise dès qu’on veut obtenir des information relatives à la santé.

Est-ce une impression si, malgré nos multiples courriers, mails, demandes officielles à la DRIRE et à la DSS, parfois formulées en présence du plus haut représentant de l’Etat dans l’île, nos demandes de communication de l’avis sous réserves formulé en 2005 par la DSS au sujet de l’impact sanitaire des phases transitoires de la centrale du Vazzio (2500 en 2008) sont restées sans réponse?  Et sont maintenant suspendues à la décision de la Commission d’Accès aux Documents Administratifs.

Si cette antépénultième demande devait être négative, la population pourra légitimement penser que le classement vertical, n’en déplaise à ce directeur d’une administration régionale chargée, entre autre, de l’Environnement qui n’en avait pas apprécié l’évocation à CALVI lors de la table ronde GALSI à FESTIVENTU en 2009, est une réalité. Et dans ces conditions effectivement, la RGPP prend tout son sens, à commencer par les directeurs dont les charges financières, au regard de la LOLF, sont les plus lourdes. (en Corse, leur concentration augmente!)

Le refus de communication de l’avis sous réserve émis par la DSS en 2005 à de quoi nous interpeller, voir de nous inquiéter sur la motivation scientifique des réserves émises alors par cette administration en charge de la santé.

Alors qu’EDF/SEI s’emploie à récidiver pour imposer à nouveau le fioul lourd d’abord à Lucciana, pour saper l’intérêt économique du raccordement au GALSI promis par le Président le 2 février 2010, et en pleine campagne territoriale toute vérité n’est probablement bonne à dire.

GLASNOST !       Bientôt  des images, en attendant du son sur Alta frequenza

 

 

7 réflexions sur « GLASNOST! »

  1. C’est stratégique, pour être opérateur de l’état il faut abonder dans son sens pour atteindre les objectifs fixés en répondant à des critères bien précis mais malheureusement dépendants.

    Un opérateur de l?État répond à trois critères cumulatifs :

    * Il a en charge une activité de service public de l?État ;
    * son financement est en majorité assuré par l?État (subventions, ressources fiscales) : il peut avoir une activité marchande, mais elle doit rester minoritaire ;
    * il est directement contrôlé par l?État, son autorité de tutelle. La nature du contrôle de l?Etat est non seulement économique et financier, mais aussi stratégique.

  2. Finalement Etat par ci, Etat par là…Etat partout!

    Sauf dans EDF, où en ne détenant que 80% des parts, il n’est pas toujours évident d’eviter un passage en force (comme l’appel d’offre fioul lourd du 26 janvier 2010 pour Lucciana) de la part des dirigeants qu’on a nommés.

  3. Une bonne nouvelle, l’air de Corse devient plus respirable !
    Chez Qualitair Corse on a décidé de transformer un site certainement trop complet , informatif et comparatif par le minimum de bon ton, le politiquement correct.
    Certes il y avait eu quelques écrétages ou gommages de mesures , quelques menteries par omission prouvées par des captures d’écran.
    La science était quelque peu écornée mais maintenant à la transparence on a choisi l’opacité .
    Il n’y a plus en ligne que la moyenne journalière par site de mesure, disparition des mesures de Pm10. Toute crédibilité est perdue derrière un écran sans aucun doute de fumées de fuel lourd.
    A quand des mesures indépendantes ?

  4. La vallée de la Gravona est polluée : ce n’est pas une possibilité, c’est une réalité.

    Si vous avez bonne mémoire, lors de sa présentation à la salle du palais des congrès d’Ajaccio , Qualitair Corse, par la bouche de son directeur nous avait proposé d’établir un indice industriel spécifique à cette vallée.

    Objectif : éviter faire chuter l’indice moyen Ajaccien en mélangeant nos concentrations de polluants "heavy metal" à celles de la cité impériale "light canada dry".

    Mais c’était en 2009!

    Depuis le rappel a été sonné, la loi s’applique aux opérateurs de l’Etat.

    Dura lex, sed lex: l’indépendance se conjugue désormais à l’imparfait!

    Bref, il va falloir qu’on achète comme prévu du matériel de mesure.

    Même l’indépendance ça a un prix!

  5. Mon cher Jean Nicolas, malgré les récents propos du directeur de Qualitair Corse la reprise en main de l’état est en marche afin de faire coller au plus près les résultats avec la triste réalité du terrain insulaire.
    Comme l’avaient fait dernièrement les associations il ne faut plus maintenant cautionner ces fonctionnements.
    Dans le même registre avons nous des nouvelles et surtout enfin des réponses de la CRE, cette soit disant autorité administrative indépendante chargée de veiller au bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz en France.
    L’illégal statut de ZNI pour notre ile semble donc bien poser problème.
    Malgré vos courtois courriers le silence de son président est très éloquent et malgré des pseudo autonomie et impartialité, va t’elle enfin un jour se manifester.
    Elle devrait d’ailleurs normalement et logiquement être consultée aussi sur le GALSI en émettant un avis sur la réalisation du gazoduc avec en particulier au chapitre financier la possibilité d’utiliser entre autre la CSPE pour cet ouvrage.
    Les charges actuelles qui pèsent pour l’approvisionnement de la Corse en fuel lourd par bateaux doivent pouvoir légitimement se reporter sur le gaz, ce que notre président de la république a publiquement énoncé "La solidarité nationale".

  6. il est grand temps que les associations puissent avoir les moyens d’acheter des appareils de mesures? Lançons une grande souscription en Corse et mettons en place les relais pour populariser cette démarche. Sollicitons , par ailleurs tous ces politiques : conseillers généraux, territoriaux, maires, pour qu’ils fassent un geste politique réel en mettant un peu la main à la poche pour une bonne cause.Ce serait là un grand moment de vérité et par rapport à la conscience individuelle du simple citoyen et celle des hommes politiques.

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