Eolien : Ce qui se fait ailleurs
En vacances cet été sur la cote Ouest des USA, plus précisément en Californie, j’ai découvert des parcs éoliens d’envergure proches des villes de San Francisco et de Los Angeles.
Au détour d’une highway sur la route de San Francisco, le spectacle de ces collines habitées par des nuées d’éoliennes est hallucinant.
Renseignement pris auprès de l’habitant, il s’agit de plus de 7000 aérogénérateurs qui produisent donc de l’électricité
La Californie compterait un autre parc dans le désert de Tehachapi totalisant 5000 éoliennes qui alimenterait plus de 500 000 personnes. Plus au sud, la ville de Los Angeles est également alimentée par un parc dépassant 3000 éoliennes.
Alors, pourquoi pas ici, puisque les conditions climatiques de la côte californienne ne sont pas loin de ressembler à celles des côtes de la Corse?
Chez nous, outre les polémiques sur les nuisances sonores et visuelles qui mettent ralentissent l’installation de ces machines, les tarifs de rachat de l’électricité produite et les aides à l’investissement y mettent un frein sérieux. Même nos politiques ne semblent pas vraiment y croire.
Il semble qu’il en soit autrement outre atlantique puisque le parc californien (2400 MW), qui compte plus de 16000 éoliennes, génère environ 38 %¨de la production des USA, le reste étant pour l’essentiel produit par le Texas (4000 MW). La production totale des USA représentant environ 80 % de l’électricité d’origine éolienne produite dans le monde.
Quand on pense que EDF nous annonce la mise en service d’un des plus grands parcs éoliens français dans l’Aude avec 50.6 MW, dans un parc national produisant au total de 483.6 MW ! (article Boursier.com)
Allez sujet d’examen pour la commission de l’assemblée de Corse en charge des problèmes d’énergie :
Quelle est la différence entre la rentabilité concrète des Windfarms californiennes, et le schéma éolien Corse enfermé dans les 100 MW en 2015 ?
6 réflexions sur « Eolien : Ce qui se fait ailleurs »
Mon cher Jean Nicolas,
Ton analyse et surtout ta mise en cause des 100 MW du schéma éolien Corse mâ??interpelle et me fait réagir.
La simple et seule mise en place massive dâ??éoliennes comme en Californie ou comme aujourdâ??hui sur le continent pose et posera de plus en plus de problèmes.
Il y a une dérive certaine en France dans le dimensionnement et la mise en place anarchique sans la garantie de production et sans surtout le stockage.
Nous ne sommes plus dans le développement durable mais dans le développement rentable pour certains, et câ??est finalement tous les consommateurs qui paient ou paieront des rentes indues pour les inutiles, à mon avis, éoliennes du continent.
Un gros gaspillage, le service public a vécu, et ce sont les actionnaires qui commandent aujourdâ??hui, mais on laisse finalement à RTE, la filiale d’EDF, le soin, l’obligation et les contraintes de la garantie de fourniture d’énergie.
Les éoliennes actuelles de plusieurs Mégawatts deviennent monstrueuses, les hauteurs totales atteignent maintenant les 200 mètres et lâ??on massacre les paysages.
Cela pose des problèmes environnementaux et aussi techniques du fait de lâ??intermittence de la production et les risques de black out augmentent et en plus cela ne résout pas du tout le problème des émissions de GES.
Nous nâ??avons pas su rester raisonnés et nous sommes dorénavant rentrés dans la démesure.
Tout ce qui est produit par le vent est certes bon à prendre mais en fait, l’éolien n’a de sens que dans le cadre d’une politique globale de l’énergie visant à permettre un stockage pour la sécurité dâ??alimentation et la maitrise de la consommation d’électricité.
Certes en Corse le problème des parcs éoliens est un peu différent car la production en base est assurée par du thermique classique et une production éolienne est obligatoire, saine et bien venue, mais il faut bien réfléchir au fameux seuil actuel des 100 MW installés du PEC de 2005 qui serait aujourdâ??hui du fait des possibilités dâ??importation de 150 MW.
Attention, ce seuil de 150 MW est un seuil de puissance installée qui nâ??est pas une puissance garantie.
En réalité la première chose à faire est de réduire les consommations, à mettre en place les techniques dâ??économies dâ??énergie mais personne actuellement ne le fait.
Et ensuite, il faut hiérarchiser les énergies renouvelables pour investir intelligemment à bon escient.
C’est la que devrait intervenir nos fameux élus de la CTC au lieu d’attendre naïvement et béatement.
Comme tu le dis câ??est un très bon sujet et lâ??on pourra en reparler lors de nos fréquentes et courtoises rencontres.
Je te propose de voir mes contributions sur le sujet sur le site dâ??A Sentinella.
http://www.a-sentinella.fr
Cher Corneille,
Il y en a au moins un qui ne dort pas!
Je m’attendais à votre type de réaction, oui je la sentais venir!
Le fait qu’en France (et en Corse) les différentes conditions qui conditionnent la mise en place de l’éolien font que cela ne marche pas n’invalide pas l’intérêt du dispositif en place en californie.
C’est bien le titre de mon article: ce qui se fait ailleurs.
Sous-entendu ailleurs, les conditions font que ça marche. N’oublions pas que dans l’hexagone l’hégémonie du distributeur persiste.
Je lis toujours avec intérêt vos articles, très bien étayés.
Pourtant découvrir ce qui se fait ailleurs nous permet parfois de nous débarrasser d’idées reçues. Tiens, par exemple, j’en suis revenu sur les clichés classiques véhiculés par les médias français sur les américains, leur soit disant attitudes anti-françaises, leur mode de vie……. Surement rien à voir, mais c’est peut-être aussi le cas pour l’éolien, ou le solaire, aussi très présent en californie?
Notez que j’attends toujours la réponse à mon sujet d’examen, sur la différence.
Contrairement a ce que tu dis, la mise en place des éoliennes sur le continent fonctionne très bien et sûrement même trop bien, le lobby éolien a fait le nécessaire pour cela et se remplit les poches sur le compte des consommateurs que nous sommes tous.
Il est prévu 25 000 MW dâ??installé qui sur une base moyenne de 2 MW / éolienne représente la mise en place prochaine de plus de 10 000 nouvelles énormes machines tournantes.
RTE, la filiale EDF chargé du transport, nâ??y est pour rien et subit lâ??engouement suscité par le prix de rachat obligatoire mentionné dans lâ??arrêté du 10 juillet 2006 qui fixe un prix exorbitant.
Cet arrêté vient dâ??être annulé par le conseil dâ??état mais les services du ministère travaillent d’ores et déjà à l’élaboration d’un nouvel arrêté et cela ne va finalement faire que retarder un peu le phénomène.
La Commission de Régulation de l’Electricité avait pourtant de son côté donné un avis défavorable au projet d’arrêté fixant le prix de rachat de l’électricité éolienne par EDF à un tarif arbitraire jugé anormalement élevé et garanti par l’Etat pendant 15 ans, mais comme souvent dans ces cas on nâ??a pas suivi son avis éclairé dâ??expert.
On est en train de défigurer complètement les paysages français pour des pacotilles.
Ce qui sâ??est fait en Californie pour je ne sais quelle raison est en train de se réaliser en France, il nâ??y a pas à première vue de différence sauf que cela ne me parait pas utile du fait de notre production nucléaire en base.
Il y a quelques sites sur la problématique intéressants à visiter pour se forger une opinion avec pas mal de liens à suivre, de vidéos de reportages, de débat etc….
ventdubocage.net/
Corneille de Tolla,
Après qu’il ait instrumentalisé le grenelle de l’environnement comme argument de campagne, il ne faut pas s’étonner que les milieux affairistes qui gravitaient autour du nain de jardin en aient récupéré et perverti les bonnes intentions.
D’ailleurs, d’après le MEEDAT de JL BORLOO, le nouvel arrêté sur les tarifs d’achat de l’énergie éolienne va être soumis au CSE et à la CRE aux mêmes conditions pour les nouveaux projets.
Il y a même aujourd’hui de la spéculation boursière sur le cours des céréales dont les récoltes sont achetées aux producteurs des années avant qu’elles ne sortent de terre.
On a porté les ultralibéraux au pouvoir, ils s’en servent, ils se servent. La différence est peut-être là ?
Malgré le quiproquo, Corneille, nous sommes bien en phase!
Jean Nicolas ne fait pas le voyage pour rien.
La Californie adopte l’énergie photovoltaïque à grande échelle.
Le principal distributeur d’électricité californien Pacific Gaz & Electricity vient de signer un accord avec deux sociétés locales de cellules photovoltaïques pour développer un projet d’une capacité totale de 800 mégawatts, soit 35 fois supérieur à la plus grosse installation mondiale actuelle de 23 MW en Espagne. Il triplerait instantanément la capacité photovoltaïqueinstallée aux Etats-Unis.
Merci Corneille,
Pour cet autre exemple de ce qui se fait ailleurs. Mais sincérement, je n’y suis pour rien.
Tout ce solaire va encore provoquer l’incrédulité de nos "On bosse là dedans"!