Conseil des Sites du 5 mai 2009 : le "reste" de l’Evaluation environnementale côté énergie…….light, mais voté!

Conseil des Sites du 5 mai 2009 : le "reste" de l’Evaluation environnementale côté énergie…….light, mais voté!




D’autre part, Jean ARRIGHI a, au cours de la réunion, évoqué l’impact sanitaire de la pollution générée par les 2500 « phases transitoires » (démarrages et arrêts) relevés dans les documents d’EDF en 2008 pour la centrale du Vazzio.

La multiplication anormale de ces phases, qui sont les plus polluantes dans le fonctionnement d’une centrale thermique au fioul lourd  est, d’une part, significative du non respect du fonctionnement en base prévu par le Plan Energétique Corse de 2005. En effet, lorsqu’elles fonctionnent réellement en base,  les centrales assurent la production de la consommation stabilisée et ne sont donc que très rarement démarrées et arrêtées.  

D’autre part, et malgré les *(1) réserves formulées par la DSS à la DRIRE en 2005, l’impact de ces phases a été visiblement été jugé infime, et n’est pas donc comptabilisé dans le volume des émissions gazeuses retenues dans le calcul des Valeurs Limites Emission. Ni de fait dans l’Etude de dispersion de 2006 et encore moins dans l’étude d’évaluation des risques sanitaires de 2007, ce qui donne une petite idée de leur objectivité.

Une tentative d’explication est venue d’un cadre de la Collectivité Territoriale, recruté au sein des services de l’Etat, lors des transferts de compétences : « cela est du au fait qu’on travaille sur des valeurs moyennes ».

Malheureusement, il se trouve que les citoyens qui vivent sous le panache du Vazzio n’ont pas en 2008, respiré que les moyennes des 2500 phases transitoires, mais l’équivalent de neuf jours entiers d’overdoses de polluants.  

Reste que la réponse de ce haut fonctionnaire, tout à fait honorable pour qui habite route des Sanguinaires, est dramatiquement caricaturale des arbitrages et des avis qui peuvent être rendus lors de chaque commission collégiale, comme celle du Conseil des Sites, du fait de leur composition.

Un collège représentant l’Etat constitué de fonctionnaires, un collège représentant la Collectivité Territoriale majoritairement constitué de fonctionnaires recrutés dans les services de l’Etat, des personnes qualifiées qui ont souvent le même formatage, et heureusement, quelques associatifs. C’est le paradoxe de la décentralisation positive à la mode Corse : l’Etat sort par la porte et revient par la fenêtre, embauché par la Région.

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Les inquiétudes sur l’emploi, évoquées lors de notre rencontre du 5 mai 2009 avec la CGT d’EDF sont matérialisées page 117 :

Le câble, élément central de l’approvisionnement électrique de la Corse :

C’est pourquoi la puissance délivrée par l’interconnexion devra augmenter avec la puissance appelée et les consommations Corses. L’abandon à moyen terme du câble SACOI par la partie *(2)Italienne ouvre des perspectives d’augmentation de la puissance délivrée, potentiellement jusqu’à 300 MW, la puissance maximale du câble.

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3.3 .2 Incidences des différentes filières sur l’environnement

Centrales thermique

Page 119 un tableau n°7  annonce que la diminution attendue des rejets en NOx ramènerait les 12900 tonnes de rejet (avouées avec 9000 Vazzio et 4000 Luciano) en 2005 à 1464 tonnes en 2015. Le document annonce une différence  à la baisse  de 88,7 %, supposant que la part du thermique baissera de 56 à 40 %. Dans la synthèse page 127 on parle de réduction de 4 à 5, faudrait se *(3) mettre d’accord.

Réflexion bête : la baisse de 88,7 % des masses de NOx est donc due pour partie à 28,57 % de la part thermique production en 2015. Donc un peu plus des 2/3 de la réduction seraient le fait de  l’hypothétique « propreté » des moteurs au fioul lourd qui n’ont pas encore été fabriqués, ni donc éprouvés. Tant qu’EDF n’arrive pas à produire des éléments d’accréditation, la population aspire au légitimement au respect de la LAURE et au principe de précaution dicté par l’expérience Vazzio.

Grosse impasse toutefois*(3): notre bureau d’étude a oublié de dire que les volumes de microparticules PM 10 et PM 2,5 n’avaient connu aucune réduction de volume malgré la mise en place des équipements de dépollution imposés par le préfet LEMAS en 2005.

Et si on comparait ces annonces à celles du Préfet LEYRIT en 2007 : 10 fois moins polluant qu’en 1987 et 3 fois moins qu’en 2007 ?

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Les énergies renouvelables

En résumé les analyses lisibles:

Eolien : n’a que des désavantages.

Hydroélectrique : beaucoup de désavantages, et  pas un traitre mot sur les STEP.

Bois énergie : des avantages.

Photovoltaïque : applicable à des opérations ciblées !

Solaire thermique : bien pour l’ECS, mais incidences négatives sur l’environnement.

Les câbles

Bien respecter le milieu naturel terrestre et maritime, comme ça a été le cas pour SARCO.

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*  (1) Par sa lettre du 18 mai 2005 en réponse à la consultation de la DRIRE qui préparait la rédaction de l’arrêté préfectoral de 2005, la DDS donnait un avis favorable sous réserve de la prise en compte de deux points suivants :

 « La DSS souhaite que les seuils maximaux des rejets instantanés soient prescrits pendant les phases transitoires de démarrage et de montée en puissance des moteurs, à moins que l’exploitant puisse prouver que ces rejets sont infimes.  »

 Réponse de la DRIRE : « ……. La mesure en phase stabilisée est représentative des rejets et donc de l’impact sur l’environnement.»

 « La DSS souhaite que la mise à jour de l’étude d’impact, intégrant le volet sanitaire, évalue le risque pour la santé pour les populations dans les conditions passées et futures.

 

*(2)  Nos voisins Sardes et Italiens vont rapidement délaisser cette connexion rendue moins nécessaire par la réalisation du GALSI. Ils pourraient alors l’utiliser pour concurrencer notre production thermique à base de fioul lourd, tout en gardant le contrôle de l’acheminement. Quid de l’indépendance énergétique et de la pérennité des emplois.

* (3) Sauf pour ceux qui n’ont rien lu, mais s’en gaussent publiquement. 

5 réflexions sur « Conseil des Sites du 5 mai 2009 : le "reste" de l’Evaluation environnementale côté énergie…….light, mais voté! »

  1. Lorsque la Sardaigne produira son énergie à partir du gaz naturel, la liaison en continu SACOI pourrait être effectivement abandonnée.
    Il semblerait logique que le réseau aérien traversant la Corse, dont l’entretien est assuré par EDF GDF Corse, soit déposé.
    La liaison Italie Corse sera conservée pour alimenter l’actuelle station de conversion de Lucciana mais qu’en sera t’il de la liaison Corse Sardaigne ?
    La encore le PEC de 2005 et son fameux trépied doit être respecté.

  2. Si demain, grâce au GALSI, les Italiens n’ont plus besoin de la partie du câble qui leur sert aujourd’hui, ils en disposeront à 100 % pour nous vendre encore plus de courant.

    C’est ca la menace sur l’emploi!

  3. L’opérateur historique, par l’intermédiaire de son ancien jeune précédent directeur régional, avait insisté lourdement sur le respect du PEC qui rejetait massivement les interconnexions et il pouvait alors ainsi justifier, le GALSI étant alors toujours hypothétique, son choix de production thermique locale au fioul qui permet de conserver les emplois insulaires.
    Emplois que d’ailleurs au passage, si il le pouvait, il supprimerait allègrement.

    Nos élus avaient aussi refusé de voter en 2008 des motions en justifiant qu’un plan énergétique avait été voté en 2005 et qu’il devait être respecté et que l’on ne pouvait pas constamment revenir en arrière et tout remettre en cause à la moindre occasion.
    LE PEC VOTE DEVAIT Ã?TRE RESPECTE.

    Entre ce qui est écrit dans l’actuel projet de PADDUC, ce qui est écrit et a déjà été voté par nos élus dans le PEC, ce qui est réalisable techniquement rapidement, il doit y avoir une certaine cohérence.

    Si on veut réellement respecter intégralement le PEC et sachant que le GALSI va enfin se réaliser, la seule option possible est des centrales au gaz naturel dans les régions Ajaccienne et Bastiaise.

    Tout le reste n’est que littérature.

  4. Enfin le conseil des sites n’a pas voté le PADDUC mais il a voté sur un avis concernant la légalité du texte.
    Il risque d’en être tout autrement lors du débat et du vote du contenu à la CTC le mois prochain.

  5. Le conseil des sites a émis un premier avis à 7 contre et 43 pour. Lors du vote de la première mouture le résultat du vote était de 10 contre 39. Donc le camp des pour a progressé alors que la mixture est encore plus indigeste.

    Ils n’auraient donc rien compris? Pas du tout eux, ils ont tout pigé, c’est ça le comble, mais c’est la grande muette.

    C’est pas comme les "on bosse la dedans"

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