La PPE de Guyane modifiée: sa nouvelle centrale du Livarot est conçue pour pouvoir fonctionner dès sa mise en service commerciale aux bioliquides, au gaz naturel et au fioul léger
C’est en substance ce qui apparait dans le Décret 2021-1126 du 27 août 2021. Ce qu’il faut bien remarquer:
– L’introduction du biocombustible comme alternative au fioul léger et comme "dérivatif" au gaz naturel (EDF ne semblait pas en avoir entendu parler pour la Corse lors du dernier CEAC!)
– La mise en place d’un plan d’approvisionnement en gaz n’est plus prévue par le décret modifié pour la Guyane.
– La prise en compte du coût des études en vue de la réalisation du projet d’approvisionnement en gaz naturel ne sont plus identifiés dans le décret modifié. En clair, le coût des études supportées par le producteur, même si le projet n’est pas mené à son terme, même soumis à l’évaluation de la CRE, ne seraient plus acceptés pour la Guyane. La perte de cette garantie financière sera très dissuasive pour les prétendants!
– La centrale de Guyanne est conçue pour pouvoir fonctionner dès sa mise en service commerciale. Ce qui ne veut pas dire, comme l’ont conclu certains articles de presse spécialisée, que La nouvelle centrale du Larivot, portée par EDF, fonctionnera donc « dès sa mise en service commerciale aux bioliquides, au gaz naturel et au fioul léger .
(On peut se demander si le centre spatial de Kourou fait partie du service dit commercial, sinon où est l’intéret de cette précision?)
– La PPE de Guyane modifiée a cadré les moyens de production annexes en deça des seuils que la premiere PPE pouvait laisser envisager.
– Alors que les précédentes PPI considéraient les centrales diesels comme les outils les plus adaptées pour la production de base dans les ZNI, la centrale thermique diesel de Guyane est la dernière dans l’ordre des moyens sollicités (Merit order)
Toute similitude avec le sort de la future centrale Vazzio Bis serat-elle purement fortuite?
Télécharger le Décret n° 2021-1126 du 27 août 2021 modifiant le décret n° 2017- 457 du 30 mars 2017 relatif à la programmation pluriannuelle de l’énergie de la Guyane ou voir détails ci-après
Article 7: Modifié par Décret n°2021-1126 du 27 août 2021 – art. 1
en rouge et en gras les mots supprimés, en vert et en gras les mots ajoutés
Les objectifs concernant la production d’électricité à partir de bioliquides ou d’énergies fossiles et la sécurisation de l’alimentation électrique en Guyane sont :
1° Le remplacement des capacités installées de la centrale thermique et des deux turbines à combustion situées à Dégrad-des-Cannes ainsi que de la turbine à combustion située à Kourou d’ici à la fin de l’année 2023 par une centrale thermique d’une puissance totale de l’ordre de 120 MW permettant de répondre à des besoins estimés à 80 MW de base et 40 MW de pointe dans la région de Cayenne.
Cette centrale est conçue pour pouvoir fonctionner dès sa mise en service aussi bien au gaz naturel qu’au commerciale aux bioliquides, au gaz naturel et au fioul léger. Cette centrale assure l’équilibre offre-demande et fournit les services système demandés par le gestionnaire de réseau. Pour la production d’énergie, cette centrale est appelée par le gestionnaire de réseau après les autres installations de production d’électricité renouvelables valorisant une source de production locale.
Une centrale photovoltaïque de 10 MW sans stockage est associée à cette centrale thermique ;
2° La mise en place d’un plan d’approvisionnement en gaz bioliquides durables, incluant un volet lié à la production locale du territoire d’ici à 2023. Ces bioliquides devront respecter les exigences définies aux articles 29 et 30 de la directive 2018/2001 ;
3° L’installation, en complément des moyens mentionnés au 1° d’un total de 20 MW de moyens de production à partir de sources renouvelables à puissance garantie fournissant des services système ;
Prises en compte des études d’infrastructures
Article 10: Modifié par Décret n°2021-1126 du 27 août 2021 – art. 2
en rouge et en gras les mots supprimés, en vert et en gras les mots ajoutés
1° Le développement des énergies renouvelables et du stockage pour les communes non connectées au réseau public d’électricité littoral avec à la fois, le renforcement de la pénétration des énergies renouvelables dans les réseaux autonomes existants et le recours prioritaire aux énergies renouvelables pour tous les nouveaux moyens de production ;
2° L’évaluation du gisement et du mode de production de la biomasse pour la production électrique ;
3° L’évaluation du potentiel hydraulique sur la Mana et l’Approuague et l’opportunité d’un second grand barrage hydroélectrique au regard de la dynamique de développement du territoire et de ses impacts environnementaux, sociaux et économiques ;