Gaz naturel contre fioul lourd : Y a pas photo…… ni économiquement, ni sanitairement!

Gaz naturel contre fioul lourd : Y a pas photo…… ni économiquement, ni sanitairement!




Chacun l’aura remarqué à la pompe, les cours du pétrole sont à la hausse.

En catimini, et se jouant de la crise, le baril s’approche des 70 dollars.

Certes, on est encore loin du niveau record de 2008, à près de 150 dollars qui a permis à TOTAL d’engranger 13,8 milliards d’euros de bénéfice. Mais pour combien de temps?

Les requins de l’or noir anticiperaient-ils sur un supposé redémarrage de l’économie mondiale ?

Quoiqu’il en soit, cette remontée des cours conforte notre certitude que le gaz naturel, dont les augmentations sont toujours nettement moins haussières que celle du fioul lourd, sera le combustible le plus rentable pour l’avenir de la Corse.

A 70 dollars, le gaz naturel impacté de l’amortissement du coût du gazoduc GALSI est un combustible plus économique que le fioul lourd transporté par pétrolier, donc à fonds perdus puisque sans investissement au profit de la Corse. 

Autre avantage, lorsqu’il est utilisé dans les centrales thermiques pour produire de l’électricité, sa combustion génère beaucoup moins de pollution atmosphérique que celle du fioul lourd dans les mêmes conditions.

A l’inverse du fioul lourd, la combustion du gaz ne produit pas chaque année des centaines de tonnes de microparticules PM 10 et PM 2,5 chargées de cancérigènes !

Y a vraiment pas photo !

 

Petit quiz sur le GALSI:

Aujourd’hui 7 juillet 2009, à Paris, un de nos deux "grands" décideurs devrait rencontrer un ministre récemment renforcé dans ses attributions par le Président de la République, donc jouissant de sa confiance.

Selon l’heure de la rencontre, la discussion entre les deux hommes risque d’être alambiquée. Au cours de cet entretien "dit stylé" il sera question de la Corse.

A vos réponses!


Pierre-Paul BATTESTI nous a invités dans Contrafocu,

à la rubrique Ambiente, à évoquer l’avenir énergétique de la Corse :

http://isulaviva.typepad.fr/contrafocu/ambiente/

 

P

10 réflexions sur « Gaz naturel contre fioul lourd : Y a pas photo…… ni économiquement, ni sanitairement! »

  1. Bonjour,

    Il faut abandonner le fioul, c’est une certitude. Si on se base sur les données officielles, en 2006 et 2007, l’approvisionnement en pétrole a été nettement insuffisant au niveau mondial. La crise actuelle ayant nettement impacté la demande, on est plus tranquilles cette année et sans doute pour un an ou deux.

    Si on étudie les perspectives de production à moyen terme, il semble que l’on arrive à un gros problème d’ici trois ou quatre ans. Le potentiel de production pétrolière semble en forte baisse à partir de 2012. Il est assez vraissemblable que cette baisse se poursuivra ensuite. Le pétrole non conventionnel ne ferait a priori que ralentir cette baisse. On aurait dont un pic de production mondiale du pétrole, le "peak oil" soit en 2007-2008, soit vers 2011 ou 2012. Ensuite, la tension serait très grande. Soit le monde continuerait de s’enfoncer dans la crise, soit la reprise enverrait les prix du brut vers des sommets.

    C’est plus tranquille pour le gaz. Je crois qu’aucun analyste n’envisage de pic de production avant 2025. Cependant, il faut considérer deux choses :
    – le gaz est difficilement transportable d’un continent à un autre. Il faut donc considérer les marchés continentaux. Pour l’Europe, les perspectives sont mauvaises. Mais nous avons des voisins bien pourvus (Russie, Afrique du nord, Moyen Orient).
    – Si on assiste à une importante tension sur le pétrole, le monde va naturellement se retourner sur le gaz, qui est son moins mauvais remplaçant. Il y aura donc aussi tension sur le gaz.

    Il faut donc s’attendre aussi à une hausse importante du prix du gaz dans la décennie 2010. Sachant que nous devrions tout de même pouvoir amortir cette hausse par des contrats à long terme.

    Il faut impérativement abandonner le fioul, mais il faut aussi impérativement considérer le gaz comme une énergie de transition, et sensible quoi qu’il en soit.

    (j’ai toujours pas de réponse pour le prix de la THT enterrée, on est en train de chercher chez RTE).

  2. Bonjour Fabien,

    Votre analyse est économiquement limpide et comme d’habitude documentée. Et il nous reste l’argument essentiel, le sanitaire.

    Lors de la prochaine AG d’ARIA LINDA, on régénèrera quelques vacances de postes. Si ca vous dit de participer, votre compétence sera la bienvenue.

  3. Les lignes de transport en THT ne sont que très rarement enfouies et quand elles le sont cela n’est fait que partiellement pour résoudre des problèmes de passage ou pour faire plaisir à des gens influents.
    Pour s’en convaincre il n’y a qu’a voir deux exemples au niveau continental avec la ligne Cotentin Maine pour raccorder en aérien l’ EPR de Flamanville ou la ligne THT Espagne-France ou des variantes de tracé ou de mode ont été étudiées suite aux interventions de personnes bien placées.
    Pour ce qui est de l’ile le réseau insulaire de transport est en HT et cela devrait normalement poser moins de problème mais l’opérateur historique insiste pour passer quand même en aérien comme dans la région Bastiaise la ou dans l’extrême sud il fait les mêmes travaux en souterrain.
    Tout dépend de qui est au CLAVIER.

  4. Salut Corneille,

    Je me demande si la discussion alambiquée a déjà eu lieu à Paris.

    Et si comme nous le sussure un observateur "à visée" notre ministre en charge du Développement durable, assez proche du PDG de l’opérateur historique, aurait eu envie de remettre au goût du jour la vieille idée d’un câble entre l’hexagone et la Corse, plutôt que de d’obliger son pote à financer un gazoduc.

    Avec la seule intention de faire éclater l’unité pro-galsi, pour mieux nous imposer le fioul lourd!

    A suivre………

  5. Le plan énergétique de la Corse et rien que le plan énergétique.
    Après étude des différentes possibles solutions et bien des discussions sous pression les options ont été enfin arrêtées en 2005.
    Le GALSI est mentionné au PEC au conditionnel, alors que maintenant sa réalisation devient effective et que les travaux vont démarrer, la question ne doit plus se poser.
    LA CORSE DOIT ETRE RACCORDEE AU GAZODUC.

  6. Qui sait si "on" ne va pas se rendre compte, providentiellement, que les décisions du PEC, pour le volet thermique et les puissances supérieures à 8 MW, n’ont vraiment aucune valeur?

  7. Je ne sais pas si j’ai encore l’air d’être anti-GALSI.
    Je l’étais a priori. Je pense aujourd’hui que c’est une solution intéressante, et pas seulement pour des raisons sanitaires, mais si on me demandait mon avis, je suggérerais d’essayer de limiter au maximum l’investissement, et de mettre tout l’argent économisé dans l’amélioration des qualités énergétiques de l’habitat, dans l’installation de systèmes modernes de chauffage au bois et à la biomasse, dans le soutien à une vraie filière bois-énergie, et dans des énergies renouvelables + STEP.

    Cela aurait par ailleurs l’avantage de soutenir et de moderniser un secteur du bâtiment qui va avoir besoin de soutien dans les prochaines années, et de créer pas mal d’emplois non délocalisables.

    Donc : OUI au GALSI
    mais : investir a minima.
    Et : mettre les millions économisés dans la MDE et dans de vraies énergies locales et renouvelables, ce qui accroîtrait notablement notre autonomie énergétique.
    Si au lieu de mettre 500 millions dans le GALSI, on y mettait 250 millions, et encore 250 pour ce que je viens de citer, je pense qu’on n’aurait pas à le regretter.

  8. C’est vrai que vous n’aviez pas l’air convaincu au départ, comme beaucoup de ceux qui souhaitent des solutions "plus vertes".

    D’ailleurs, comme vous, certains de nos partenaires du rassemblement ont du franchir une barrière idéologique pour aligner leur logo sur la banderole pro-GALSI que nous avons
    affiché sur les grilles de la CTC du 29 juin 2009.

    Et nous avons conscience que les amener à dire oui à une énergie fossile n’aura pas été sans heurter leurs convictions, comme les votre…….comme les miennes!

    Il nous a bien fallu admettre que le Plan Energétique Corse de 2005, choix éminemment politique de l’Assemblée de Corse, pour le volet thermique, ne présentait pas d’autre alternative que:

    FIOUL LOURD ou GAZ NATUREL

    et que de deux maux, il faut savoir choisir le moindre, sans que cela remette en cause nos convictions.

    Nous sommes effectivement condamnés à réduire nos émissions de GES, de polluants. C’est vrai qu’il vaudrait mieux consacrer 250 M ? à aménager des STEP, et/ ou à organiser une filière biomasse, que de les céder à des actionnaires boulimiques.

    Il nous reste le plus dur à faire pour y arriver : changer les mentalités de nos politiques, ou en changer.

  9. Je n’étais pas convaincu au départ, parce que depuis 7 ou 8 ans, j’ai étudié de fond en comble les questions énergétiques au niveau mondial. Ma conviction, obtenue après un gros travail sur ces questions, est qu’il faut, en règle générale, abandonner tout investissement nouveau sur le fossile, et se concentrer surtout sur la maîtrise de la consommation (parce qu’il ne faut pas rêver non plus sur le potentiel des renouvelables).

    Cela n’empêche pas que, localement, il puisse y avoir intérêt à investir encore sur le gaz (voire le charbon si on oublie toute considération écologique), avec prudence. Je pense aujourd’hui que c’est le cas pour la Corse (le gaz, pas le charbon). Je pense aussi qu’on doit pouvoir réussir un mix énergétique assez intéressant ici, à condition de ne plus laisser filer la consommation. Une croissance de la demande de 3 ou 4% par an (un doublement tous les 20 ans), c’est déjà pratiquement ingérable dans l’absolu. Si on veut en plus améliorer les modes de production, ça devient carrément impossible.

    Mais vous savez sans doute tout ça mieux que moi.

  10. Certainement pas mieux que vous, vu que je suis loin d’avoir votre expérience, et que je ne me suis vraiment intéressé à la question énergétique que depuis décembre 2007, lors de l’annonce de la construction de la centrale par le précedent préfet.

    J’étais alors loin d’imaginer que l’Exécutif de la CTC, alors qu’il dispose à travers l’ADEC d’un staff technique, était capable de faire voter l’Assemblée de Corse pour des chimères comme les moteurs thermiques propres au fioul lourd, ou de lui faire avaler des couleuvres comme fioul lourd = gasoil.

    Alors nous avons fouillé et lu tout ce qui avait pu exister sur l’actuelle centrale, les MTD, les études et les élements de contexte que vous connaissez visiblement très bien.

    Pour arriver à avoir une photo un peu moins floue du dossier énergétique.

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