Energie en Corse : monopole et mise en concurrence : deux poids, deux mesures !
EDF, toujours en situation de monopole en Corse, lance un emprunt auprès des particuliers pour :
les associer au financement de son engagement,
en tant que 1er investisseur industriel en France,
dans le développement des énergies sans CO2 et,
dans la sécurisation de l’approvisionnement énergétique.
L’annonce parue dans notre Corse Matin en pleine page précise :
SOUSCRIRE A CET EMPRUNT, C’EST INVESTIR
DANS UNE ENTREPRISE QUI INVESTIT
Et nous donne rdv dès le 17 juin 2006 dans notre agence bancaire.
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Il est quand même intéressant de remarquer qu’avec l’achat de BRITISH ENERGY en 2008, pour la coquette somme de 14.8 milliards d’euros, EDF doit également être un des gros investisseurs industriels outre manche. Ceci explique peut être cela.
L’actionnaire majoritaire d’EDF étant l’Etat, c’est donc indirectement ce dernier qui sollicite le bas de laine des particuliers.
Le particulier Corse sera-t-il également rémunéré
à hauteur de 11 % pour ses capitaux investis ?
On se souvient en effet que dans ses conclusions, le rapporteur LETEURTROIS en 2005, constatait que personne et encore moins EDF ne pourrait être intéressé pour investir en Corse alors que les conditions de rémunération n’étaient que de…….. 5,5 % !
Mais s’il s’agissait « d’assurer leur sécurisation de l’approvisionnement énergétique » en les raccordant au GALSI, les insulaires pourraient avoir des raisons d’y voir enfin une volonté d’investissement local.
5.5 % x 2 = 11 %
D’un autre côté, le ton est à la grogne à cause d’un projet ENR (13.5 millions d’€) qui serait porté par la communauté d’agglomération de BASTIA et l’école nationale des arts et métiers..
L’Université de Corse, par la bouche de son Président, estime cette concurrence inutile et non conforme à la délibération de l’Assemblée de Corse qui avait prévu de lui faire valider et partager le projet. Encore un engagement non respecté?
Deux poids, deux mesures !
2 réflexions sur « Energie en Corse : monopole et mise en concurrence : deux poids, deux mesures ! »
L’investissement pour le raccordement de la Corse au gazoduc GALSI a été finalement mais logiquement ramené à 200 millions d’euros, alors que l’opérateur, qui tentait de freiner des deux pieds, l’estimait mais surtout le surestimait dans un premier temps à 450 millions d’euros.
Encore une preuve de mauvaise foi, mais quand on sait que les capitaux investis dans la production électrique insulaire sont légalement rémunérés à 11% et que la CRE ferme les yeux sur les pratiques de l’opérateur historique dans les ZNI, il n’y a pas de quoi être surpris.
N’importe qui est alors capable de lancer auprès des particuliers un emprunt à 5,5 % qui comporte des risques relatifs au marché secondaire tout en étant sans aucun risque rémunérer du double.
L’opérateur est dans sa logique et continue inlassablement à nous mener en bateau, mais pour combien de temps encore ?
Ah!
Vous aussi avez compris la superbe mécanique!
Des usagers, ou des investisseurs potentiels me prêtent leurs sous.
Ca me permet d’investir avec 11 % de rémunération garantis par la contribution payés par l’ensemble des usagers.
Ensuite j’en reverse un peu moins de la moitié, soit environ 5 %, sous forme d’intérêts.
Robin des bois était un amateur. Il volait aux riches pour donner aux pauvres.
Les professionnels ont juste inversé la donne.