samedi 10 juillet 2010
5 contre, 3 abstentions....le CODERST n'a pas été séduit par le projet d'arrêté préfectoral
Par Jean-Nicolas ANTONIOTTI, samedi 10 juillet 2010 à 09:24 :: General
C'est le résultat du vote à bulletins secret concernant le projet d'arrêté préfectoral., le moins qu'on puisse dire c'est que le CODERST n'a pas été séduit par ce projet qui ne satisferait visiblement que l'administration.
De l'avis des participants, jamais le débat dans cette instance n'avait été si intense.
Alors que JN ANTONIOTTI était reçu seul pour représenter le Collectif Régional NON aux CENTRALES au FIOUL LOURD, ce n'est pas moins de quatre représentants d'EDF, dont Monsieur LEBEAU en personne, qui venaient défendre.....l'indéfendable, tandis que Monsieur MONTI attendait à l'extérieur.
JN ANTONIOTTI, faisait une courte intervention présentation et en remettait copie aux participants, en voici le contenu:
Mesdames, Messieurs les membres du
Conseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques
Votre avis sur le projet d’arrêté d’autorisation d’exploitation de la future centrale thermique de Lucciana est sollicité.
Ainsi qu’il l’a affirmé ici même le 29 juin 2010, le Président de PEI SAS, Production Electrique Insulaire, a pris la responsabilité de lancer un appel d’offre, puis de passer commande le 3 octobre 2008 au fournisseur MAN sur la base de la seule option fioul lourd.
Cette option n’est pas prescrite par la commande publique, et ne figure ni dans le rapport de présentation au parlement sur la programmation pluriannuelle des investissements de production électrique pour la période, ni dans la PPI 2006, votée le 7 juillet 2006.
Cette option ne respecte pas davantage le Plan Energétique Corse, ni la délibération 05/225 du 24 novembre 2005 votés par l’Assemblée de Corse. Cette option passe outre le rejet manifesté de la population, la délibération votée par la Mairie de Lucciana le 12 mai 2010 et la motion votée le 13 novembre 2009 par l’Assemblée de Corse, au terme d’une procédure démocratique que nul, ni même le Président de PEI, ne peut se permettre de contester.
Le contrat, qui porte sur la fourniture de 54 moteurs de type 48/60, prévus pour fonctionner au fioul lourd a donc été signé plus d’un an avant le début de l’enquête publique, qui a effectivement démarré le 15 octobre 2009. Cette voie de fait constitue une première atteinte au déroulement normal de la procédure d’autorisation préfectorale d’exploitation.
Cette ICPE, installation classée pour la protection de l’Environnement, présente effectivement des risques pour l’environnement, des risques sanitaires, et des risques technologiques. La complexité du dossier a conduit la commission d’enquête publique à demander deux mois de délai supplémentaire pour rendre son avis exprimé en 19 pages.
L’ensemble du rapport de la commission d’enquête, 231 pages, a été contesté ici même, le 29 juin 2010, par le Président de PEI SAS, qui a affirmé que « tout n’est pas vrai dans le rapport des commissaires enquêteurs ».
Survenant après le rapport de l’inspection des installations classées, suite à la navette entre la commission d’enquête et PEI, cette contestation fragilise l’ensemble de la procédure d’autorisation d’exploitation.
Si la sécurité électrique et l’urgence sont présentées comme les enjeux majeurs par l’industriel, la santé publique et la protection de l’Environnement sont également des enjeux majeurs pour la population.
Autoriser l’exploitation d’une centrale avec sept moteurs 48/60 alimentés au fioul lourd ne permet pas de les concilier.
D’autre part, au plan économique, l’épuisement des ressources pétrolières, renforce l’intérêt économique de l’alimentation au gaz naturel, par gazoduc ou méthaniers, et le recours accru aux énergies renouvelables, bien plus conformes à l’esprit des Grenelles de l’Environnement, et à la PPI 2009, votée le 15 décembre 2009.
signé: JN ANTONIOTTI,
La lettre du Député François ALFONSI aux membres du CODERST de la Haute Corse: