Un Algérien, un Italien ont parlé du GALSI......et la France?
Par Jean-Nicolas ANTONIOTTI, lundi 1 juin 2009 à 22:12 :: General :: #208 :: rss
Le ministre algérien de l'Energie et des mines, Chakib KHELIL, a annoncé hier à Alger que les travaux de construction du gazoduc Galsi qui va relier l'Algérie à l'Italie démarreront en 2010.
De son côté, le ministre italien du Développement Claudio SCAJOLA, a précisé que la possibilité d'une extension du projet Galsi vers la Corse a été "évoquée récemment par la France".
Mais quelle est donc réellement la position de la France que l'on aimerait entendre de la bouche même de son numéro 1?
Il répondra peut-être à la lettre ouverte que nous lui avons adressée :
Monsieur Le Président de La République Palais de l'Elysée |
Lettre ouverte
Monsieur le Président,
C’est avec espoir et confiants en votre promesse de faire de
Pour justifier sa démarche, EDF s’est constitué une légitimité en s’appuyant sur une décision de l’Assemblée de Corse votée en 2005 et largement inspirée par le rapport LETEURTROIS. Ainsi que le précise le Code Général des Collectivités Territoriales, cette décision n’a cependant aucune valeur, l’Assemblée de Corse ne disposant d’aucune compétence pour des moyens de production supérieurs à 8 MW.
D’autre part, la décision de 2005 est totalement usurpée. En effet, L’Assemblée de Corse s’est arrogé le droit de cautionner son vote en vertu de « l’acceptabilité de ses choix énergétiques par la population » en sachant pertinemment que celle-ci a toujours refusé de subir les émissions cancérigènes des centrales au fioul lourd.
Quelques mois avant l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité, et sans appel d’offre, l’Assemblée de Corse hypothéquait l’avenir énergétique de
Le Plan Energétique Corse est même remis en cause par les hypothèses contradictoires envisagées par une récente évaluation environnementale récemment réalisée pour faire aboutir la seconde mouture du PADDUC, cette étude n’a d’ailleurs pas formellement été remise en cause par le Conseil des Sites réuni autour du Préfet de Région.
Nous avons adressé un courrier à Monsieur le Président de
La population refuse l’avenir sanitaire et environnemental que veut lui imposer EDF, sachant que
De ce fait, la population de Corse a été très sensible aux propos que vous avez tenus lors du deuxième Conseil des ministres décentralisé qui s’est tenu en Corse, le 31 octobre 2007. Vous aviez alors déclaré vouloir faire de
"Ma main, elle est tendue à tout le monde à une seule condition, c'est qu'on accepte de venir à la table des négociations comme des honnêtes gens, c'est-à-dire sans cagoule, sans bombe et sans menace", disiez vous alors. Cette phrase d’ouverture et de volonté politique ne trouverait-elle pas d’écho en ce qui concerne notre situation ?
Nous essayons en effet, très démocratiquement, mais sans véritable succès d’alerter le Préfet de Région sur l’impact sanitaire et environnemental de l’actuelle centrale du Vazzio située aux portes d’AJACCIO. Malgré les affirmations du Préfet LEYRIT qui affirmait que les nouvelles centrales à fioul lourd seraient moins polluantes, EDF n’a pas pu démontrer que les moteurs diesel MAN qui sont les clones des actuels moteurs diesel SULZER, seraient « 10 fois moins polluants qu’en 1979 et 3 fois moins qu’en 2007 ».
Bien que l’intervention salutaire du Préfet LEMAS ait, à partir du mois de juillet 2005, contribué à réduire sensiblement plusieurs polluants, les microparticules cancérigènes restent émises en quantités quasiment inchangées depuis 1979. A son époque, la réglementation applicable en Corse semblait, tout comme aujourd’hui, parfaitement respectueuse de la santé de la population.
Il n’existe pas encore de registre des cancers en Corse. De ce fait, lorsque nous demandons au Préfet de Région de faire réaliser une enquête épidémiologique, il nous oppose les études commandées et financées par EDF puis « bénies » par l’inspecteur des ICPE.
Outre le fait qu’elles manquent cruellement d’indépendance, nous avons des éléments probants montrant que ces études ont été gravement tronquées.
Ainsi que le démontre la suspension de son habilitation en matière d’installations nucléaires, les pratiques de l’opérateur comportent certaines « dérives ». Pourtant, aucun contrôle inopiné n’a été pratiqué depuis la mise en service des centrales. Les réserves émises par
L’alimentation des nouvelles centrales thermiques au gaz naturel, dont les émissions sont moins polluantes, fait aujourd’hui consensus en Corse. Le raccordement de
Nous vous demandons de contribuer décisivement à sa réalisation.
Toutefois, s’il ne devait pas être possible de nous y raccorder, et pour ne plus être cloués au pilori du fioul lourd, nous avons proposé une solution alternative type micro-chaîne Gaz Naturel Liquéfié qui a déjà été étudiée par l’opérateur historique et qui ne peut plus être dénigrée sans argumentation. De même, nous souhaitons la mise en œuvre en Corse du plan BORLOO de relance de la production hydroélectrique, notamment par la réalisation de STEP, également étudiées par EDF, et seules capables de stocker les abondantes ENR dont dispose la Corse.
Monsieur le président, vous avez la possibilité de changer le cours de l’histoire en donnant à
Espérant que la présente vous aura convaincu du bien-fondé de notre démarche, nous vous prions de d’agréer, Monsieur le Président, l’hommage de notre profond respect
Jean Nicolas ANTONIOTTI, Président du Collectif ARIA LINDA
PJ : Copie du manifeste pour le raccordement au gazoduc GALSI et premiers signataires.
PJ : Copie du manifeste pour le raccordement au gazoduc GALSI et premiers signataires.
Commentaires
1. Le mardi 2 juin 2009 à 16:31, par La Corneille de Tolla
2. Le jeudi 4 juin 2009 à 05:33, par jean nicolas
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