samedi 29 mai 2010
Fioul lourd, fioul léger...........les réponses de l'Executif......
Par Jean-Nicolas ANTONIOTTI, samedi 29 mai 2010 à 04:22 :: General
Ci dessous le texte intégral des réponses apportées à la question de Nadine NIVAGGIONI.
Certains membres de l'Assemblée de Corse faisaient connaissance avec le fioul lourd et le fioul léger grâce aux fioles qui circulaient dans l'hémicycle. Certains n'osant même pas toucher les bouteilles!
En rouge nos petits commentaires NDLR !
COLLECTIVITE TERRITORIALE DE CORSE
SESSION DU 27 MAI 2010
REPONSE A LA QUESTION ORALE POSEE PAR NADINE NIVAGGIONI
« GROUPE FEMU A CORSICA »
OBJET : Fioul léger ou fioul lourd pour l’alimentation des centrales techniques
Madame la Conseillère,
Je voudrais, en premier lieu, réaffirmer ici qu’il est de notre responsabilité d’assurer à nos concitoyens que tout est mis en œuvre pour garantir l’alimentation électrique de la Corse, afin que plus jamais nous ne soyons replongés dans la situation de l’hiver 2005.
NDLR : Seul le ministre de l’industrie a compétence pour les moyens thermiques. La Collectivité Territoriale Corse n’a donc aucune responsabilité, elle « participe à l’élaboration d’un plan tendant à couvrir les besoins et à diversifier les ressources énergétiques de l’ile en concertation avec les établissement publics nationaux » selon le Code Général des Collectivités Territoriales
Le projet de gazoduc GALSI a recueilli en Corse un très large consensus.
Le Conseil Exécutif, que je relaie devant vous, réaffirme sa ferme volonté de voir se concrétiser dans des délais raisonnables, à l’horizon 2015, la réalisation de cet ouvrage et, par voie de conséquence, la jonction entre le fuel et le gaz naturel. A cet effet il me semble très important de multiplier, comme vous le souhaitez, toutes les démarches nécessaires au raccordement de la Corse au GALSI dans les meilleurs délais.
D’ores et déjà, je vous informe que le Président du Conseil Exécutif a pris l’initiative d’interroger le Président de la République sur, d’une part, le calendrier de l’opération et, d’autre part, les modalités de financement du projet de raccordement de la Corse.
En effet, le Président de la République a lui-même déclaré lors de sa dernière visite en Corse, vouloir, je le cite : « …alimenter la Corse en gaz naturel, c’est un symbole pour la France et un grand progrès pour l’île… » et ainsi « négocier avec les porteurs de projet du futur gazoduc, le raccordement de la Corse à cette infrastructure stratégique ».
Au stade actuel de l’avancée de ce dossier complexe, il est indispensable que nous soyons informés très précisément, tant sur l’état d’avancement du projet GALSI proprement dit au niveau international, que sur la progression des études engagées par GRT GAZ et EDF et ainsi que sur le bouclage financier de l’opération pour ce qui concerne la Corse.
Sur ce dernier point des garanties fortes doivent être apportées, non seulement sur les investissements à réaliser (le gazoduc et les centrales), mais aussi à terme sur le maintien de la péréquation tarifaire pour les usagers.
NDLR : Là, on agite le chiffon rouge pour rien. Même la perte du statut de ZNI (si l’action de Michelle RIVASI devant la commission européenne de l’énergie devait aboutir) ne pourrait remettre en cause la péréquation tarifaire qui est garantie à tous les consommateurs finaux de l’électricité par la Loi n°2000-108 du 10 février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l'électricité
Le Président du Conseil Exécutif et moi-même comptons engager, pour le compte de notre Collectivité et en coordination totale avec le Préfet de Corse dont je veux saluer l’engagement sur ce dossier, des démarches directes auprès de tous les acteurs impliqués dans ce projet :
• à destination de l’Etat d’abord afin d’obtenir de plus amples précisions sur l’avancement des contacts qui auraient été pris avec les autorités Italiennes et Algérienne.
NDLR : « des contacts qui auraient été pris » indique que la Collectivité n’aurait pas reçu les assurances nécessaires. Les bleus et les blancs des cabinets ministériels promis par Monsieur le Préfet de Région se font attendre ?
• avec nos voisins sardes qui sont, on le sait, directement impliqués dans le projet et dont l’expérience nous sera vraisemblablement utile
NDLR : nos voisins Sardes sont actionnaires donc financièrement impliqués dans le Consortium GALSI, ce qui est totalement différent de notre situation de simples acheteurs qui viendraient se connecter à un réseau principal ne leur appartenant pas. Pourquoi l’expérience des Sardes nous serait-elle vraisemblablement utile ? Grt Gaz, ainsi que Monsieur le Préfet nous l’a confirmé, dispose d’une solide expérience.
Sur le continent Grt Gaz finance les gazoducs qu’elle réalise et se rémunère sur l’exploitation. Pourquoi demanderait-on à la Corse de payer là où les autres collectivités de l’hexagone ne sont pas sollicitées financièrement ?
• vis-à-vis d’EDF et de GRT GAZ dans le cadre de points d’étapes et d’informations réguliers afin de veiller au bon avancement des études en cours
Enfin je veux insister, pour conclure ce sujet, sur le rôle central du conseil énergétique, lieu d’échange et de débat, que je réunirai aussi souvent que nécessaire.
NDLR : Profitez en, Madame, pour ressortir les PV d’auditions de la direction d’EDF et des syndicats d’EDF en 2005 : Il y est indiqué qu’il n’a jamais été question de fioul lourd. Votre collègue Michel STEFANI s’en souvient très bien
Bien évidemment, nous nous appliquerons à ce que ce projet s’élabore dans le cadre d’une large concertation permanente : au sein de cette Assemblée, mais aussi à destination des élus locaux et également avec la population. Cette phase amont du projet conditionne, j’en suis convaincue, le bon déroulement ultérieur de l’opération. Elle doit donc être engagée au plus vite sur la partie insulaire du tracé, qu’il soit maritime ou terrestre, afin d’anticiper les questionnements ou réticences qui pourraient se manifester ici ou là.
NDLR : Cette partie de procédure relève des services de l’Etat, le Préfet s’en occupe, à chacun son métier!
Concernant votre question relative au choix du combustible à utiliser pour la période transitoire, je souscris à votre analyse par laquelle vous rappelez que la conversion des moteurs fonctionnant au fuel lourd en vue de leur fonctionnement au gaz naturel serait très couteuse et nécessiterait l’arrêt des moteurs pendant plusieurs mois.
Aussi, je le dis clairement : nous souhaitons que les moteurs qui équiperont la centrale de Lucciana soient fournis, dès leur installation, déjà convertis au gaz naturel. Ils pourraient ainsi démarrer au fuel, puis fonctionner au gaz lorsque le raccordement au GALSI sera effectif, sans occasionner de quelconques travaux lourds de conversion.
NDLR : Nous souhaitons…clairement!
Ces moteurs dits « dual » ont, en effet, la capacité de fonctionner au fuel en attendant l’arrivée du gaz moyennant, semble-t-il, une perte de rendement d’environ 5%.
NDLR : Semble-t-il n’est pas suffisant. Aucune garantie écrite et contractuelle n’est disponible à ce jour. Quittez la langue de bois et précisez si vous parlez de « fuel » lourd ou léger
Enfin, la question concernant la possibilité d’utiliser du fuel léger sur Lucciana, pendant 4 ou 5 ans, avant l’arrivée du gaz revêt une importance relative dès lors que les moteurs seront livrés déjà convertis au gaz, ce qui nous donne plus encore de garanties sur le raccordement au GALSI.
NDLR : double langue de bois « la possibilité…..dès lors que »
Néanmoins l’impact environnemental et économique de l’utilisation du fuel léger à la place du fuel lourd durant cette période doit être évalué plus précisément afin d’éclairer nos choix. Je précise que l’utilisation du fuel léger pourrait être une solution convenable, dés lors qu’elle ne remet pas en cause le calendrier de construction de la centrale de Lucciana qui, je vous le rappelle, doit être livrée impérativement et sans aucun retard à l’horizon 2012. Il en va de la sécurité énergétique de l’île.
NDLR : cette posture ferme la porte à toute possibilité de démarrer Lucciana au fioul léger puisque le Préfet de Région nous a déjà indiqué par écrit le 4 janvier 2010 que « Toute remise en cause du projet actuel de la centrale de Lucciana entrainerait un retard…………. ».
Une "solution convenable", pour la population, privilégierait la santé.
Pour la sécurité énergétique, EDF responsable de la crise énergétique de 2005 du fait de sa gestion avait su alors trouver des moyens pour la gérer en faisant appel à des moyens extérieurs, et en faisant profil bas sur la communication. EDF est de nouveau responsable de ses choix (dossier poussé au fioul lourd, en ignorant le fioul léger et même le gaz) alors que les textes ne parlent que de fioul, sans en préciser la qualité) Elle ne va pas continuer à nous culpabiliser pour des retards qui lui sont imputables.
Madame la Conseillère devrait rapidement se demander comment va être compensé l’arrêt de la centrale de Lucciana au 31.12.2010. En effet, à défaut d’être équipée à cette date comme l’est la centrale du Vazzio d’équipements de dépollution depuis 2006, la centrale de Lucciana ne pourra bénéficier d’une prolongation de la dérogation dont elle bénéficie. Et rien n’est actuellement mis en œuvre par EDF pour « dénoxer » la centrale de Lucciana.
Encore faut-t-il en avoir le temps! En ce moment, la direction d’EDF/PEI, se consacre à sa mission et s’emploie à rencontrer des personnalités remarquables de l’île autour de bonnes tables de l’île. C’est donc en partie à ça que sert la manne financière que procure la CSPE au travers des surcoûts de production qu’accepte de valider la CRE. Tiens par exemple, chaque démarrage et arrêt moteur d’une centrale rapporte près de 3000 € ! Cerise sur le gâteau, l’impact de la sur-pollution générée durant ces phases transitoires n’est pas comptabilisé dans le volume des émissions polluantes. Et la population, sans aller au restaurant, la consomme.
Tiens, les médias, comme l’on fait les réalisateurs de LUMIERE NOIRE, pourraient interroger la DREAL (la DRIRE) sur cette curieuse différence de traitement des populations de Corse du Sud et de Haute-Corse.
Je vous remercie